La franchise DOOM n’est plus à présenter. Depuis son premier souffle démoniaque en 1993, la série s’est imposée comme l’un des piliers du jeu de tir à la première personne. Brutale, viscérale et frénétiquement jouissive, elle n’a cessé de se réinventer à petits feux. Avec DOOM: The Dark Ages, offert gratuitement sur Microsoft Game Pass, id Software/Bethesda propulse sa saga infernale dans un décor inédit : un Moyen Âge dystopique. Mais pour mieux savourer cette descente aux enfers, revenons sur les origines de la colère du Slayer.

Du Marteau au Trône de Sang
Tout commence avec les jeux originaux des années 90, où le Doomguy affrontait sans relâche les démons de Mars et des enfers dans une guerre sans véritable narration. Il ne s’agissait que d’un homme, armé jusqu’aux dents, survivant au milieu du chaos. La série avait pour moteur une rage silencieuse, une détermination quasi inhumaine.
Puis vinrent DOOM (2016) et DOOM Eternal (2020), véritables reboots narratifs et mécaniques. On y découvrait que le Doom Slayer est bien plus qu’un soldat ordinaire: il est une force mythologique, réveillé pour éradiquer une invasion démoniaque déclenchée par la cupidité humaine. DOOM Eternal enfonçait le clou, tissant des liens entre science-fiction et cosmogonie apocalyptique. L’univers s’élargissait, révélant des factions célestes, des trahisons et un passé oublié.
Ce passé oublié est justement celui que The Dark Ages décide d’explorer. On incarne toujours le Slayer, mais cette fois au cœur d’un univers médiéval, où se mêlent épées runiques, forteresses gothiques et bêtes cauchemardesques. Cette époque, antérieure aux événements de DOOM 2016, nous révèle l’origine de la légende — celle d’un guerrier façonné par la guerre contre les forces infernales.

La bande-son du chaos : Quand l’enclume devient l’instrument
S’il y a une chose que chaque DOOM réussit, c’est de nous électriser par sa trame sonore. The Dark Ages ne déroge pas à la règle, mais y ajoute une touche inédite. On évolue des riffs purement électroniques et du métal industriel futuriste vers la musique forgée à la main… littéralement. Des sons d’enclumes, de chaînes, de marteaux sur le métal rouillé se mêlent aux guitares lourdes pour créer une atmosphère aussi lourde que le ciel d’un champ de bataille.
Le compositeur, dans un geste audacieux, a mélangé instruments traditionnels avec des sonorités métal modernes. Ce mariage crée une ambiance unique, quelque part entre Black Sabbath et Alex Terrible. Chaque combat devient une symphonie du carnage, où la musique épouse les coups et les explosions avec une synchronisation organique.
Lors d’un affrontement contre un boss infernal monté sur une créature ailée, le tempo s’emballe, les tambours martèlent comme les sabots d’un destrier, et le joueur ressent littéralement le poids mythologique de sa quête. C’est dans ces moments que The Dark Ages transcende son statut de simple FPS : il devient une opéra de guerre. Cependant la trame sonore de Mick Gordon procurait un rush d’adrénaline inégalé.

Une relecture brillante d’un mythe
En tant que fan de longue date de la série DOOM, j’étais curieux à l’idée de voir le Slayer débarquer dans un monde de châteaux en ruines et de croisés maudits. Heureusement, le pari est pleinement réussi. Le jeu conserve l’essence de la franchise : un rythme effréné, un gameplay précis et brutal, des niveaux labyrinthiques et une violence cathartique. Mais il l’enrobe dans une direction artistique rafraîchissante.
Les monstres classiques sont réinterprétés dans des versions grotesquement médiévales : certains portent des armures rouillées, d’autres semblent invoqués depuis des manuscrits damnés. Même les armes évoluent avec un deuxième mode, permettant de changer de style rapidement sans nécéssairement devoir prendre une autre arme afin de vaincre une créature par sa faiblesse. Par exemple, le fusil mitrailleur qui éviscère l’ennemi peut céder sa place à un prototype de lance-javelot qui empalera celui-ci. Sinon le fusil à pompe incendiaire se transormant en massue capable d’écraser les ennemis comme des insectes, à su tracer son chemin vers mon coeur vengeur.
Et malgré ces changements tels que le décor archaïque, l’artillerie et le bestiaire, le feeling DOOM est toujours là : viscéral, pur et galvanisant.

Une franchise qui ne déçoit jamais
DOOM: The Dark Ages est la preuve que la franchise a encore beaucoup à offrir, même après trois décennies. En changeant d’époque mais pas d’âme, le jeu offre une expérience intense, déroutante et incroyablement bien pensée. Il parvient à honorer le passé, à étoffer la mythologie du Slayer et à captiver autant les vétérans que les nouveaux venus.
Pour moi, ce nouveau volet est une œuvre complète, une fusion parfaite entre brutalité, esthétisme et gameplay, qui m’a rappelé pourquoi j’aime autant cette série. Pour ceux qui pourraient croire que c’est seulement un épisode de plus à rajouter au catalogue, détrompez-vous.

En somme, le Moyen Âge n’a jamais été aussi condamné et sanglant.

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Une réponse à « CRITIQUE DE JEU VIDÉO – DOOM: THE DARK AGES »

  1. […] Doom: The Dark Ages a surpris tout le monde avec son ambiance médiévale brutale et son gameplay plus lourd mais toujours viscéral. Un pari risqué, mais réussi. […]

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Répondre à GOTY 2025 : Et si le jeu de l’année s’était déjà montré – G Pour Geek Annuler la réponse.