Clair Obscur: Expedition 33, premier jeu du studio français Sandfall Interactive, s’impose comme l’une des surprises marquantes de 2025. Ce RPG narratif au combat tactique parvient à marier avec brio des influences classiques à la (Final Fantasy, Lost Odyssey) à une identité visuelle et narrative résolument unique. Après une cinquantaine d’heures passées dans son univers poétique et cruel, force est de constater que l’équipe a réussi son pari audacieux. Entre système de combat innovant, direction artistique soignée et personnages attachants, Expedition 33 mérite amplement qu’on s’y attarde. Mais comme toute œuvre ambitieuse, elle n’est pas exempte de défauts. Plongeons ensemble dans cette expérience vidéoludique aussi envoûtante que exigeante.

Un univers narratif riche et poignant
L’histoire se déroule dans un monde steampunk où chaque année, une entité mystérieuse appelée la Peintresse inscrit un nombre sur un monolithe, condamnant à mort tous ceux atteignant cet âge. Ce cadre original sert de toile de fond à une quête profondément humaine.

L’Expédition 33 rassemble quatre protagonistes aux personnalités bien marquées : Gustave, le leader charismatique ; Lune, la mage tourmentée ; Maelle, la guerrière impulsive ; et Sciel, l’énigmatique stratège. Leurs interactions, tantôt drôles, tantôt déchirantes, évitent avec intelligence les écueils du genre. Les dialogues, remarquablement écrits, explorent avec finesse des thèmes universels comme le deuil, la rédemption ou le poids des traditions.

La narration progresse habilement entre moments intimistes et révélations fracassantes, même si certains d’entre nous pourront trouver le rythme inégal dans sa première moitié. L’utilisation du français dans les chants et certaines incantations magiques ajoutent une touche d’originalité bienvenue à cet univers déjà très personnel.

Un système de combat innovant mais exigeant
Le gameplay de Clair Obscur repose sur un système de combat hybride mêlant tour par tour stratégique et mécaniques d’action en temps réel. Chaque personnage dispose d’un gameplay distinct :

– Gustave fonctionne sur un système de charges cumulables
– Lune manipule les éléments via des « tâches magiques »
– Maelle alterne entre différentes postures de combat
– Sciel joue avec les phases lumière/ombre

La véritable innovation réside dans les mécaniques défensives inspirées des Soulslike : parades, esquives et contre-attaques doivent être parfaitement “timées”. Les combats contre les boss, particulièrement éprouvants, demandent une excellente maîtrise de ces mécaniques ainsi qu’une bonne compréhension des synergies entre personnages.

Le système des Pictos (bonus passifs à combiner) ajoute une couche supplémentaire de personnalisation, même si sa prise en main n’est pas immédiate. Certains pourront être frustrés par la courbe de difficulté abrupte de certains combats obligatoires. Néanmoins, la satisfaction procurée par la victoire après plusieurs tentatives est à la mesure du défi relevé.

Une réalisation technique et artistique remarquable
Développé sous Unreal Engine 5, Clair Obscur impressionne par sa direction artistique inspirée des peintures de la Belle Époque. Les contrastes entre zones lumineuses et obscures créent une atmosphère visuelle unique, renforcée par une palette de couleurs subtilement travaillée.

La bande-son, mêlant piano mélancolique et orchestre épique, accompagne parfaitement les émotions du récit. Les thèmes musicaux des différents personnages restent en tête longtemps après avoir éteint la console.

Techniquement, la version PS5 se montre particulièrement stable, même si quelques problèmes mineurs d’optimisation peuvent apparaître sur certaines phases de jeu, notamment quelques soucis de collision. Les animations des combats, fluides et impactantes, contribuent grandement au plaisir de jeu.

Les limites de l’expérience
Malgré ses nombreuses qualités, Expedition 33 présente quelques défauts notables :
– L’exploration reste très guidée, avec peu d’opportunités de s’écarter du chemin principal
– Certaines mécaniques (comme le système de Pictos) mériteraient plus d’explications
– La fin, bien que cohérente avec la narration, peut décevoir par son abruptness
– La durée de vie pourrait sembler courte pour les amateurs de contenus secondaires

Conclusion
Clair Obscur: Expedition 33 est une réussite impressionnante pour un premier jeu. Entre son univers, son gameplay exigeant et sa réalisation soignée, il s’impose comme un RPG incontournable pour les amateurs du genre. Malgré quelques imperfections, Sandfall Interactive signe ici une œuvre mémorable qui laisse présager un bel avenir pour le studio.

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3 réponses à « CRITIQUE DE JEU VIDÉO – CLAIR OBSCUR: EXPEDITION 33 »

  1. […] Alors bien sûr, tout peut encore changer d’ici décembre. Mais si je devais choisir un seul titre qui m’a vraiment marqué, qui a su me captiver du début à la fin, ce serait sans hésiter Clair Obscur: Expedition 33. Test disponible ici […]

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  2. […] les différentes zones du jeu. Bien entendu vous pouvez consulter notre test d’expédition 33 ici ainsi qu’une aide pour vaincre Simon, alors ont […]

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