Un nouveau format… forcé par la pandémie
Pour éviter l’essoufflement d’un seul antagoniste principal, la sixième saison de The Flash est divisée en deux segments, les producteurs les décrivant comme deux « romans graphiques ». La première moitié se nomme Blood and Truth (Sang et Vérité) et la seconde Reflections and Lies (Réflexions et Mensonges).
La saison devait compter 22 épisodes, mais la pandémie a frappé la production, réduisant le tout à 19 épisodes et laissant les téléspectateurs sur un suspense brutal en guise de finale. Contrairement aux saisons précédentes, aucune véritable conclusion : on reste suspendu, victime directe des chamboulements de la Covid.

Ramsey Rosso : quand la médecine tourne au cauchemar
La première partie introduit Ramsey Rosso (Sendhil Ramamurthy), collègue de Caitlin Snow (Danielle Panabaker), obsédé par l’idée de soigner des patients grâce à la matière noire. Évidemment, rien ne se déroule comme prévu et il devient Bloodwork, un antagoniste dont la présence apporte des tonalités quasi horrifiques à la série.

La mort annoncée du héros
Pendant ce temps, Barry Allen (Grant Gustin), alias Flash, apprend du Monitor (LaMonica Garrett) qu’il devra se sacrifier pour sauver l’humanité. Cette révélation, lourde de conséquences, nous mène vers le grand événement interséries Crisis on Infinite Earths. Toutefois, The Flash n’inclut que la troisième partie du croisement, les autres étant visibles dans Supergirl, Batwoman, Arrow et Legends of Tomorrow.
On y retrouve notamment Black Lightning (Cress Williams) et même Lucifer (Tom Ellis), présent pour un clin d’œil savoureux.

Un Wells façon aventurier
Le Wells de cette saison, toujours incarné par l’excellent Tom Cavanagh, est Harrison Nash Wells, une version archéologue-aventurier d’un univers parallèle, équipé de grappins et d’un goût prononcé pour les trésors enfouis.

Un détour par l’horreur assumée
Avec Bloodwork, la série prend parfois des airs de film d’horreur : infectés à la limite du zombie, ambiance sombre… une variation surprenante mais agréable qui donne un souffle différent à la première moitié.

Le journalisme au féminin
Iris West-Allen (Candice Patton) s’impose dans Central City grâce à son journal, et l’on voit se former une petite équipe féminine avec Allegra Garcia (Kayla Compton) et Kamilla Hwang (Victoria Park). Leur détermination compense leur manque de puissance physique, et leur affrontement contre Amunet Black (Katee Sackhoff) en fait foi.
La montée du « pouvoir féminin » se poursuit dans la deuxième partie avec l’arrivée d’Eva McCulloch (Efrat Dor), prisonnière d’un univers miroir et aidée principalement par Iris.

Deux épisodes marquants : succès mitigé
J’ai particulièrement apprécié les épisodes 5 et 6 : Psychose (Kiss Kiss Breach Breach) et Bons baisers de Midway City (License to Elongate).
Le premier peut même être visionné entièrement en noir et blanc dans le coffret Blu-ray — un hommage au cinéma noir où Cisco (Carlos Valdes) enquête sur un meurtre qu’il aurait commis. L’idée est superbe, mais l’ambiance lourde du film noir colle difficilement au ton habituellement léger de The Flash.
Le second mise sur une enquête façon espionnage avec Ralph Dibny (Hartley Sawyer) et Barry, infiltrés dans un milieu criminel. Ralph excelle dans ce type de rôle à la James Bond, mais Barry accumule les maladresses, ce qui donne un épisode amusant et sympathique.

Deuxième moitié : plus confuse
Le duel final contre Bloodwork est touchant et force Barry à un choix moral difficile.
La deuxième partie, mettant en scène la menace du « Monarque du Miroir », est plus nébuleuse : intrigues trompeuses, manipulations, fausses pistes… tout le monde s’y fait berner, spectateur inclus. Quand l’équipe rend visite à Bloodwork — désormais calme et mystérieux — et qu’il déclare se préparer pour « le grand jeu », on s’attend à un retour… qui n’arrive jamais.

Sue Dearbon : un rayon de charme
Le coup de cœur de la saison est Sue Dearbon (Natalie Dreyfuss), élégante, dynamique et délicieusement proche d’une Catwoman moderne. Peu présente, mais chacune de ses apparitions illumine l’écran.

L’arrivée de Chester : un vent d’énergie
On rencontre également Chester P. Runk (Brandon McKnight), créateur de contenu, végétalien, sobre, débordant d’énergie. Il s’avère un allié idéal pour Cisco, capable d’inventer littéralement n’importe quoi avec rien.

Une saison qui tourne un peu en rond
La saison 6 ne réinvente pas la série. Quelques excellents moments, quelques bonnes idées, mais un sentiment général d’essoufflement. Le croisement des héros fonctionne toujours, mais l’effet de surprise s’estompe : on sait très bien qu’ils survivront, peu importe les enjeux.
The Flash continue de courir vite… mais sur une piste qu’on a vue trop souvent.

Pour écouter la série, c’est ici.

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