Mise en contexte et prémisse
Ce jeu tactique au tour par tour, teinté d’éléments de jeu de rôle, se déroule dans un monde gréco-romain fantastique où le joueur incarne un gladiateur qui tente de survivre dans l’arène sous les cris de la foule. Or, les développeurs d’Exordium Games ont choisi de commencer l’aventure à la toute fin de la carrière du gladiateur : on gagne notre liberté dès l’ouverture du jeu pour retourner au domaine de notre père, accusé injustement par un empereur tyrannique. Une prémisse qui rappelle Gladiator.

Gestion du domaine et progression
Si la trame narrative occupe d’abord une place importante, les combats prennent rapidement le dessus et deviennent le véritable cœur du jeu. Le domaine que l’on hérite est laissé à l’abandon, mais l’intendant Bahir, galvanisé par notre retour, nous guide afin de bâtir les meilleurs gladiateurs de l’empire de Provantia.

La recette est classique : se rendre à l’auberge, recruter des citoyens ordinaires, les entraîner pour en faire des champions, participer aux tournois et réinvestir l’argent dans l’amélioration du domaine. Bahir propose également des quêtes rapportant pièces d’or ou objets utiles. Après les tournois, divers événements exigent des choix qui influencent l’évolution du domaine ou les récompenses offertes.

Système de classes et d’améliorations
Le système de combat est la partie la plus travaillée. Chaque gladiateur possède une classe innée, regroupée sous trois familles : Mêlée, Distance et Magique. Chaque classe possède ses aptitudes, ses armes spécifiques et ses compétences associées. En montant de niveau, trois caractéristiques sont proposées au joueur, qui doit en choisir une seule à augmenter.

Un terrain de combat riche et varié
Les combats se déroulent dans une arène quadrillée, à la manière d’un échiquier. On y trouve : colonnes, caisses, pics mécaniques, objets lancés par la foule et pièges variés. Avant chaque combat, le jeu indique si l’arène accorde un avantage à l’équipe ennemie : perte de points de vie par tour, bonus de vitalité pour l’adversaire, etc.

La foule introduit aussi un « défi » à réaliser: utiliser une même caractéristique plusieurs fois, tuer un ennemi d’une certaine façon, laisser tel personnage porter le coup final… Réussir ces objectifs rapporte bien sûr des récompenses.

Les ennemis sont variés: non seulement d’autres gladiateurs, mais aussi des créatures mythiques comme des minotaures ou des araignées géantes.

Ambiance sonore et direction artistique
La musique est douce et apaisante dans le domaine (chants d’oiseaux, clavecins), mais devient plus martiale en combat (tambours, percussions). Les réactions de la foule (cris, éclats de confettis) ajoutent beaucoup à l’immersion.

Côté visuel, on arbore un style pixelisé en 3D, volontairement rétro mais clair, qui reste accessible aux ordinateurs plus modestes. Et comme son nom l’annonce, Bloodgrounds ne censure rien : les gerbes de sang et les démembrements sont monnaie courante. L’aspect brutal est assumé.

Erreurs mineures et interface perfectible
J’ai remarqué quelques petites erreurs de texte en français, notamment une armure décrite comme un soulier — sans doute parce que le nom ressemblait à « sandale ». Rien de grave.

L’inventaire est efficace mais limité: les objets se classent automatiquement par type, sans options avancées comme pour les combattants (tri par classe, santé, expérience, etc.).

Qualités, limites et potentiel
Bloodgrounds repose sur d’excellentes bases de jeu tactique. Il offre une ambiance crédible, une gestion de domaine intéressante, un système de combat profond, une bonne dose de personnalisation et une rejouabilité appréciable. Cependant, il reste de la place pour approfondir les classes et diversifier les visages des personnages (on comprend pourquoi un contenu additionnel payant existe pour varier les unités).

Merci à Daedalic Entertainment pour la copie du jeu.

Pour se procurer le jeu, c’est ici.

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