Synopsis
Dans cette première saison, on découvre l’Escouade Cerbère, une unité d’élite de la Sûreté du Québec spécialisée dans les disparitions et les crimes graves. Sous la direction de la capitaine Stéphanie Duquette (Sophie Prégent), l’équipe intervient dans les situations les plus critiques, souvent lorsque chaque seconde compte.
Tout débute par une affaire bouleversante : la mort suspecte de Marilou Magloire, sœur du sergent Renaud Magloire (Frédéric Pierre). Ce drame secoue profondément l’escouade et donne le ton d’une série où les enquêtes policières croisent les blessures intimes des enquêteurs. À travers 24 épisodes, Alertes suit leurs investigations complexes tout en explorant leurs vies personnelles : les secrets de chacun, les tensions internes, et la ligne fragile entre justice et vengeance.

Critique de la saison 1
Diffusée pour la première fois en 2021 sur TVA et accessible sur illico, Alertes s’est rapidement imposée comme une des séries policières québécoises les plus marquantes de la dernière décennie. Produite par Pixcom et écrite par Annie Piérard et Bernard Dansereau, la série mise sur une approche humaine du suspense, portée par une distribution remarquable : Sophie Prégent, Frédéric Pierre, Mylène St-Sauveur, Danny Gilmore et Charles-Alexandre Dubé.

Dès le premier épisode, la série installe une ambiance à la fois sombre et émotive. L’enquête principale autour de Marilou Magloire agit comme un fil rouge, mais Alertes s’autorise aussi à explorer des dossiers variés : enlèvements, meurtres, disparitions et manipulations psychologiques. Chaque affaire sert à révéler une facette différente des enquêteurs et de leur rapport à la souffrance humaine.

Ce qui distingue Alertes des autres séries policières, c’est sa dimension profondément psychologique. Plutôt que de s’appuyer sur l’action pure ou les scènes spectaculaires, la série mise sur la tension émotionnelle, les silences, les doutes et les blessures de ses personnages. L’Escouade Cerbère fonctionne comme une famille recomposée, unie par la mission mais rongée par la douleur. Stéphanie Duquette est une cheffe à la fois forte et vulnérable, marquée par les choix difficiles qu’elle doit assumer. Renaud Magloire, lui, oscille entre la colère et la résilience après la perte de sa sœur.

La réalisation, sobre et réaliste, contribue beaucoup à la crédibilité de l’ensemble. Les décors naturels du Québec, les plans nocturnes et la lumière souvent tamisée plongent le spectateur dans une atmosphère lourde, presque suffocante. Ce style visuel appuie parfaitement les thèmes de la série : la peur, la culpabilité, et la quête de vérité. La bande sonore, discrète mais juste, soutient ces émotions sans jamais les forcer.

Sur le plan du rythme, la saison 1 s’étale sur 24 épisodes un format ambitieux pour une série dramatique. Cette longueur permet un développement riche des personnages, mais entraîne aussi quelques creux narratifs vers le milieu de saison. Certaines intrigues secondaires manquent un peu d’originalité ou paraissent plus télévisuelles que réalistes. Malgré cela, la série parvient à garder son cœur émotionnel intact, notamment grâce au jeu sincère de ses acteurs et à la cohérence des relations entre eux.

Ce qui ressort surtout d’Alertes, c’est son ancrage humain. Chaque enquête met en lumière la fragilité des victimes autant que celle des enquêteurs. Les membres de l’escouade sont loin d’être parfaits : ils doutent, se trompent, s’affrontent, mais continuent d’avancer parce qu’ils croient à la justice. C’est cette humanité imparfaite qui rend la série touchante et authentique.

En conclusion
La saison 1 d’Alertes s’impose comme une réussite pour la fiction québécoise : bien écrite, bien jouée et techniquement maîtrisée. Elle offre un savant mélange de suspense, d’émotion et de réalisme social, tout en explorant la douleur et la résilience de ceux qui tentent d’apporter la lumière dans les zones les plus sombres. Malgré quelques longueurs, Alertes parvient à tenir le spectateur en haleine et donne envie de poursuivre l’aventure avec cette escouade pas comme les autres.

Pour visionner la série, c’est ici.

Auteur

Avatar de Pascal Emond

Article écrit par

Laisser un commentaire