
Qui aurait cru que le retour de Sam Fisher se ferait sur Netflix? C’est pourtant le cas avec Splinter Cell: Deathwatch, série animée se déroulant plusieurs années après les évènements des jeux de la célèbre série d’Ubisoft. La série, créée par Derek Kolstad (auteur de John Wick) pousse définitivement la note plus près de l’action que de l’infiltration, mais propose tout de même une intrigue satisfaisante, bien que convenue.
Le retour de Sam Fisher
L’intrigue prend place plusieurs années après les événements des jeux principaux. Sam Fisher, désormais retraité et marqué par les pertes de sa vie d’espion, est rappelé par Fourth Echelon (une nouvelle organisation remplaçant Third Echelon, l’organisation des jeux vidéos) pour une nouvelle mission. Fisher se retrouve épaulé par Zinnia McKenna, une jeune agente fougueuse et impulsive qui représente une nouvelle génération d’espions, plus agressive, plus directe, mais encore naïve sur les rouages complexes du renseignement. Ensemble, ils devront démêler un réseau de trahisons, affronter des ennemis issus du passé de Sam et empêcher une attaque de grande ampleur qui pourrait plonger le monde dans un chaos énergétique sans précédent.

Le look de l’emploi
Ce qui frappe d’abord, c’est la qualité visuelle globalement convaincante. L’animation, bien que parfois inégale, réussit à recréer les ambiances sombres et tendues des jeux. Les séquences nocturnes, les décors urbains et les gadgets emblématiques (notamment les lunettes trifactées de Fisher) sont traités avec soin. On sent un respect de la direction artistique d’origine, même si l’ensemble manque parfois de personnalité ou d’innovation stylistique. La mise en scène des combats, souvent chorégraphiée de manière spectaculaire, permet de dynamiser l’ensemble, mais elle trahit aussi l’esprit du jeu original, beaucoup plus axé sur la furtivité et la patience que sur l’action frontale. J’ai également aimé à quel point les émotions des personnages étaient bien rendues sur les visages. J’avais l’impression que les petites subtilités dans les expressions faciales étaient très bien réalisées et apportaient un gros plus à l’ensemble.

Un changement de taille au casting
Le cœur de la série reste bien sûr Sam Fisher, désormais doublé par Liev Schreiber. Le changement de voix par rapport à Michael Ironside, très identifié par les fans, ne plaira pas à tous, mais j’ai trouvé Schreiber tout de même très convaincant. Sam n’est plus le super-agent indestructible, mais un homme abîmé, qui doute, qui hésite, et c’est ce qui rend certaines scènes émotionnellement fortes. Malheureusement, cela est contrebalancé par l’écriture parfois caricaturale de certains personnages secondaires, notamment Zinnia, dont les dialogues manquent de finesse et tombent souvent dans les clichés.

Un scénario convenu
Sur le plan narratif, Deathwatch tombe dans plusieurs pièges classiques. Le scénario, bien qu’efficace, reste facile: conspiration gouvernementale, trahison interne, technologie incontrôlable… Autant d’éléments déjà vus, parfois mieux exploités ailleurs. De plus, la série utilise trop souvent des dialogues explicatifs pour faire avancer l’intrigue, au détriment du suspense ou de la subtilité. On regrette aussi que l’essence même de Splinter Cell (l’infiltration lente, l’observation, la tension silencieuse ) soit reléguée au second plan, au détriment de l’action qui prend beaucoup de place. On se doute qu’il s’agit d’une façon de rendre la série plus accessible à tous, mais ça risque de déplaire aux fans de la première heure.

Conclusion
Malgré tout, Splinter Cell: Deathwatch offre un divertissement solide, rythmé, et visuellement réussi. Les fans inconditionnels des jeux seront peut-être frustrés, mais les néophytes ou les amateurs d’animation adulte y trouveront une série d’espionnage plutôt bien ficelée. En tant que première saison, elle a le mérite de poser un univers cohérent, avec des pistes narratives prometteuses pour la suite. Avec une saison 2 déjà confirmée, on peut espérer que la série revienne un peu plus à ses sources, avec un accent sur l’infiltration. Quoi qu’il en soit, moi qui suis un grand fan de tout ce qui est agent secret et espionnage, je suis de ceux qui attend cette suite avec impatience.

Pour visionner la série, c’est ici.


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