
Atelier Resleriana : un retour aux sources qui manque un peu de magie
Je vais être franc : Atelier Resleriana: The Red Alchemist and the White Guardian m’a laissé partagé. D’un côté, j’ai retrouvé cette ambiance familière, ce charme propre à la série Atelier. De l’autre, j’ai souvent eu l’impression de jouer à une version “console” d’un jeu qui n’a jamais totalement quitté son ADN mobile. Et ça, ça se ressent à tous les niveaux.
Une origine mobile qui colle encore aux doigts
À la base, Resleriana était un jeu mobile free-to-play, avec tout ce que ça implique : progression par chapitres, menus segmentés, système de tirage de personnages. Après la fermeture des serveurs en mars 2025, Gust a décidé de lui offrir une seconde vie sur consoles, en retirant les microtransactions et en rééquilibrant le gameplay. L’intention est louable, mais on sent encore les traces de son passé mobile. Et quand on est habitué à des opus comme Ryza ou Sophie, ça pique un peu.

Un duo de héros qui peine à s’imposer
Là où la série nous a souvent offert une héroïne forte et attachante, ici on suit deux personnages : Rias, une alchimiste pleine d’enthousiasme, et Slade, un chercheur de reliques plus posé. L’alternance entre les deux est possible à tout moment, mais honnêtement, ça reste assez cosmétique. Leurs histoires se croisent, mais sans réelle tension dramatique. J’aurais aimé plus de moments forts, plus de complicité, plus de friction même.
L’intrigue se déroule dans le royaume de Lantana, avec une ville plongée dans une brume rouge mystérieuse. Le cadre est là, l’ambiance aussi, mais le scénario reste très linéaire. Les dialogues sont souvent trop explicites, comme si le jeu ne faisait pas confiance au joueur pour comprendre les enjeux. Et ça, pour moi qui aime les récits qui respirent, qui laissent place à l’interprétation, c’est un vrai manque.

Un gameplay fidèle, mais trop sage
Côté mécanique, on retrouve les bases : récolte, synthèse, exploration, combats au tour par tour. Le système est fluide, surtout depuis que les éléments gacha ont été retirés. Mais certains vestiges demeurent : interface rigide, progression par chapitres, menus trop cloisonnés. On sent que le jeu a été pensé pour des sessions courtes, et ça ne colle pas toujours avec une expérience console.
La synthèse, pourtant au cœur de l’expérience Atelier, est ici simplifiée. Les recettes s’enchaînent sans grande surprise, et le plaisir de l’expérimentation est amoindri. Moi qui adore passer des heures à optimiser mes créations, j’ai trouvé ça un peu trop linéaire. Les combats sont corrects, mais pas très marquants. Les animations manquent de punch, et l’équilibrage est parfois bancal, avec des pics de difficulté mal dosés.

Techniquement, on est loin du haut de gamme
Visuellement, Resleriana ne fait pas d’étincelles. Les décors sont souvent vides, les textures peu détaillées, et les effets visuels assez basiques. Le character design reste fidèle à l’esthétique Atelier, avec des personnages attachants, mais l’ensemble manque de souffle. On sent que le moteur n’a pas été pensé pour les consoles.
La bande-son est agréable, sans être mémorable. Les thèmes accompagnent bien l’aventure, mais aucun ne m’est resté en tête. Les doublages japonais sont convaincants, mais l’absence de version française, surtout pour nous au Québec, c’est un vrai frein. Une localisation plus complète aurait clairement aidé à mieux s’immerger.

Une durée de vie honnête, mais sans vraie rejouabilité
Comptez une trentaine d’heures pour boucler l’histoire principale. Il y a quelques quêtes annexes, des défis de synthèse, et des personnages secondaires à débloquer, mais rien qui pousse vraiment à replonger une fois le jeu terminé. Pas de new game+, pas de contenu endgame marquant. C’est propre, mais ça manque d’ambition.
Le rythme est inégal : certains chapitres s’enchaînent rapidement, d’autres traînent en longueur. On sent que le découpage narratif a été pensé pour des sessions mobiles, et cette structure ne s’adapte pas toujours bien à une expérience plus posée.

Pour qui, au final?
Clairement, Resleriana s’adresse aux fans de la franchise. Si comme moi tu as grandi avec Atelier, tu vas retrouver des visages connus, des références, une ambiance familière. Le jeu multiplie les clins d’œil aux anciens opus, et ça fonctionne. Mais pour les nouveaux venus, l’expérience peut sembler trop rigide, trop verbeuse, et pas assez innovente. Il manque cette étincelle qui transforme une bonne formule en aventure mémorable.

En résumé
Atelier Resleriana: The Red Alchemist and the White Guardian est un joli clin d’œil à la série, mais il ne réussit pas à en capturer toute la magie. Son duo de héros, son système de jeu classique et son ambiance nostalgique séduiront les fans, mais son manque de profondeur, son rythme inégal et sa réalisation technique en retrait en font un opus secondaire. Une belle tentative, mais pas l’alchimie parfaite.
Merci a Koei Tecmo pour la copie du jeu.

Pour se procurer le jeu, c’est ici.


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