
Une fissure vers l’enfer
Ce film d’horreur surnaturel, connu aussi au Québec sous le nom de La Fissure, nous plonge dans les péripéties de deux jeunes garçons qui invoquent accidentellement une horde de démons à partir d’un énorme trou dans leur arrière-cour. Réalisé par Tibor Takacs, The Gate est sorti en 1987.
Un classique d’initiation à l’horreur
The Gate est un film culte, parfait pour introduire les plus jeunes au cinéma d’horreur. Il n’est ni trop sanglant ni trop terrifiant, tout en offrant quelques sursauts bien placés. Cela dit, il ne s’adresse pas à tout le monde — le charme rétro ne fait pas toujours oublier certaines maladresses d’époque.
Malgré les (presque) quarante ans qui nous séparent de sa première projection, The Gate n’a pas trop mal vieilli visuellement. Les démons sont même un peu attachants, et la perspective forcée combinée à l’animation pas-à-pas crée des effets étonnamment convaincants.

Le poids des clichés
Si le visuel tient la route, le reste un peu moins. Le film déborde de clichés de l’époque et de stéréotypes du genre horrifique. Ça passe parfois, mais pour le cinéphile aguerri, la bobine donne une impression de déjà-vu.
Le personnage de Terry (Louis Tripp), jeune fan de métal, découvre la mythologie démoniaque à travers un album de heavy metal inspiré du “Dark Book”. Inutile de préciser dans quel sens il fait tourner le disque pour entendre les paroles cachées… Le fan de musique métal que je suis a tout de même souri en voyant des images d’Eddie — la mascotte d’Iron Maiden — ainsi que quelques logos d’albums bien connus. Un clin d’œil sympathique qui ancre le film dans son époque.

Les valeurs d’un autre temps
Côté valeurs, ça vieillit moins bien. Lors d’une scène anodine, le personnage principal, Glen (Stephen Dorff), traite le prétendant de sa sœur de fag (“pédé”), sans raison. Visionné avec un groupe de la communauté LGBTQIA+, le passage a évidemment fait sourciller, même si tous comprenaient que le film date d’une autre ère.
Les protagonistes restent également plutôt stéréotypés : Terry, le petit nerd à lunettes qui sait tout ; Eric (Sean Fagan), le ténébreux silencieux qui n’a pas grand-chose à dire ; et Alexandra (Christa Denton), alias “Al”, la sœur du héros, qui découvre la vie (et les démons) à seize ans. Rien de nouveau sous le soleil des années 80.

Verdict infernal
Le film prend son temps pour instaurer la tension et révéler le surnaturel. Les indices s’accumulent lentement, peut-être trop, car les personnages ne semblent jamais trop alarmés par ce qu’ils voient. L’horreur finale, annoncée en grandes pompes, s’avère un peu décevante — tout comme la conclusion, trop prévisible. La Fissure réussit tout de même à offrir un bon moment aux amateurs d’horreur légère. Elle reprend les codes du genre avec sincérité et nostalgie, sans jamais atteindre des sommets. Un classique sympathique, à (re)découvrir pour son charme rétro et ses démons miniatures plutôt réussis.

Pour visionner le film, c’est ici.


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