
Une cour de douceur et d’ombres
Pour rappel, La Servante de l’Empereur (original : Kōtei Heika no Osewagakari – Jokangurashi ga Shiawase sugite Kōkyū kara Deraremasen) est un nouveau shōjo signé Ichiha Hiiragi, Haruki Yoshimura et Aya Shōoto, publié chez Ki-oon. Nous avions eu droit au premier tome en février dernier, et le deuxième est enfin disponible depuis le 2 juillet. Je vous donne donc mon avis sur cette suite que j’attendais impatiemment!
Dans ce deuxième tome, notre chère Linfa, cette jeune femme de 17 ans issue du clan Ryu, poursuit sa nouvelle vie comme gouvernante du petit empereur Shiyu. Malgré les récriminations de son père, elle s’est résignée à entrer au palais intérieur pour aider Shiyu dans son éducation. Elle découvre alors un enfant innocent, mais fragile, protégé en partie des intrigues de la cour par Soren — le régent et parent proche —, malgré les rumeurs persistantes qui ternissent sa réputation. Parallèlement, le clan de Linfa doit affronter les ambitions des autres grandes familles, à commencer par celle de Renjun Ri, chancelier de gauche, dont la méfiance envers la jeune Ryu démontre autant un calcul politique qu’une crainte de perdre de l’influence.

Linfa prend racine
Dans ce tome, Linfa continue de se remettre en question : a-t-elle vraiment sa place à la cour? Son caractère vif et indépendant fait d’elle une jeune femme très attachante… mais aussi en contradiction avec ce qu’on attend d’une personne de son rang! Toutefois, au fil des pages, elle semble doucement gagner en assurance, même si elle reste vulnérable aux doutes que suscitent les non-dits et les regards pesants du palais.
Shiyu, l’enfant empereur, est de plus en plus mis en avant : sa solitude, l’absence de sa mère, et sa position l’obligent à grandir d’une manière prématurée. On le voit davantage exprimer ses manques, et malgré ses cinq ans, son caractère se dessine : il est sensible, parfois peureux, mais aspire à comprendre ceux qui l’entourent. J’ai l’impression qu’il a réellement le cœur sur la main et une envie sincère de faire le bien autour de lui! Je pense même qu’il a tout pour devenir un empereur admirable.
Quant à Soren, demi-frère et régent, il reste une figure assez complexe : souvent accusé ou mal jugé par les courtisans, il s’efforce tout de même de protéger Shiyu tout en naviguant parmi les complots et les manigances du palais. Et son attitude envers Linfa devient plus importante dans ce tome : curiosité, distances, petits gestes qui en disent long… On comprend qu’il ne cherche pas la facilité : il agit selon sa conscience, quitte à en porter le fardeau — et c’est ce qui le rend à la fois si humain et si touchant à mes yeux!

Le poids du sang, le fardeau du pouvoir
C’est selon moi l’un des axes les plus forts de ce tome! Le lien qui unit Shiyu et Soren se situe entre la bienveillance et la méfiance, car elle est teintée par les attentes du trône, les malentendus et même la distance qu’impose l’étiquette dû à leur rôle. Pourtant, les deux s’apprécient et tente de se rapprocher! Même que l’influence de Soren sur Shiyu semble profonde : il est à la fois mentor, figure de stabilité et témoin des peurs de l’enfant face à son rôle — particulièrement exigeant pour un garçon de son âge. Mais Shiyu ne comprend pas toujours tout, notamment à cause des intrigues compliquées autour de lui qui donnent lieu à des malentendus fort en émotions!
Par ailleurs, Linfa entre dans ce « triangle relationnel » : son regard, sa sincérité, ses interactions avec Soren (et via Soren avec Shiyu) lui donnent une place d’intermédiaire, servant presque de point d’ancrage pour leurs interactions. Cela apporte une dynamique intéressante, car elle n’est pas simplement spectatrice ou aimante : elle interroge les situations, bouscule subtilement les habitudes et reflète, d’une certaine manière, les émotions de Soren et de Shiyu. J’ai donc bien hâte de voir ces relations changer au fil des prochains tomes — pour le meilleur ou pour le pire!

La beauté tranquille du palais
L’ambiance générale de ce tome est douce, parfois poétique, teintée de mélancolie. Le palais est montré dans ses splendeurs, mais aussi dans ses contraintes : horaires stricts, responsabilités écrasantes pour un enfant, jeux de pouvoir cachés derrière une apparente tranquillité.
Le tempo est souvent lent, contemplatif : on prend le temps d’observer les gestes, les silences, les sentiments non-dits. Ce n’est pas un tome d’action spectaculaire, mais il excelle à poser des atmosphères, à creuser les émotions et les tensions sociales. Et bien que ce choix puisse plaire à ceux qui, comme moi, aiment les récits intimes dans un cadre historique, voire imaginaire, il risque aussi de frustrer ceux qui cherchent plus de rebondissements!
Les dessins et la mise en scène contribuent fortement à cette ambiance : les visages très expressifs, les décors intérieurs du palais, les moments silencieux (ou presque) entre les personnages — tout cela enrichit fortement notre lecture. C’est tout simplement un tome d’une beauté émotionnelle exceptionnelle!

Un souffle de douceur avant la tempête?
En somme, le tome 2 de La Servante de l’Empereur confirme ce que le premier promettait : un récit de cour délicat, porté par des personnages tendres, mais pas non plus naïfs, et une trame politique subtilement présente en arrière-plan! J’ai trouvé que ce tome réussit particulièrement bien à combiner délicatesse, pudeur et gravité, mettant en valeur les relations entre les personnages, surtout celui de Shiyu et Soren, mais en préservant une atmosphère raffinée digne de la cour impériale!
Toutefois, si je devais pointer un petit point faible, ce serait le manque (pour le moment) de conflits majeurs ou de révélations fracassantes : le rythme calme peut paraître un peu trop doux — et sans intérêt — pour certains, et certaines thématiques mériteraient d’être davantage approfondies…
Mais justement, cela laisse de la place pour la suite! Alors, je suis vraiment impatiente de voir comment Linfa va évoluer, comment Soren assumera ses responsabilités, et dans quelle mesure les intrigues de nobles autour d’eux vont s’intensifier. Pour l’instant, ce deuxième tome est une belle étape : charmant, touchant, prometteur!

Merci à Interforum pour la copie du manga.

Queen Kate 💜
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