
Un Stardew Valley version finance
Dès le départ, difficile de ne pas voir Berryville comme une émule de Stardew Valley, à la différence que le joueur incarne un ours anthropomorphe, tout comme l’ensemble des personnages non-joueurs. Les développeurs, TFMB inc., ont opté pour un visuel dessiné plutôt que pixelisé. Pour le reste, le protagoniste, sans nom, est désigné comme le sauveur chargé d’aider Berryville à se remettre de difficultés financières après une violente tempête.
Une approche éducative assumée
Comme dans Stardew Valley, le joueur reçoit une petite maison en mauvais état qu’il doit nettoyer avant de partir à la rencontre des habitants. Rapidement, les Four Money Bears (Spender, Saver, Investor et Giver – Dépensier, Épargnant, Investisseur et Donateur) rappellent que la priorité du jeu est la gestion financière. Les quêtes prennent la forme de transactions bancaires simples, adaptées à un public d’environ cinquième année. Les amateurs de bourse, de bitcoin ou de microtransactions sophistiquées ne doivent pas se méprendre : Berryville est un jeu de gestion d’entreprise relaxe et accessible… soutenu par des planificateurs financiers certifiés (oui, c’est écrit en majuscules sur Steam).

La vie d’entrepreneur
Au départ, la maison du joueur ne permet pas de jardiner. Il faut donc engager des fermiers pour cultiver des bleuets. Deux jours plus tard, on espère que les commandes arrivent intactes… malgré 50 % de risque de perte. Heureusement, une assurance peut compenser en cas de catastrophe. Ensuite, les fruits peuvent être revendus tels quels ou transformés (tartes, confitures) avec des ingrédients achetés au magasin général. Ces produits restaurent aussi l’énergie nécessaire pour pêcher, couper du bois, miner ou faucher. En attendant la cuisson, on peut s’occuper avec ces tâches ou compléter des requêtes affichées sur le tableau voisin de la maison.

Des accrocs techniques
L’expérience est entachée par divers bugs. Exemple : lors du tutoriel, le nettoyage de la maison n’était pas validé, rendant impossible toute progression (et forçant à recommencer la partie). Autre anomalie : le personnage pouvait marcher sur l’eau avant d’obtenir une canne à pêche. Enfin, certaines quêtes ne se déclenchaient pas correctement, même si elles finissaient par se compléter après coup. Ces problèmes font craindre des blocages en cours de partie.

Interface et ergonomie perfectibles
L’interface gagnerait à être peaufinée. Le coffre de la maison n’affiche pas correctement sa dernière rangée, et le menu des objets découverts présente le même défaut. L’amélioration d’équipements, quant à elle, oblige des allers-retours frustrants : il faut d’abord acheter un plan, se rendre chez le charpentier… puis découvrir seulement à ce moment-là les matériaux nécessaires, que l’on n’a souvent pas sur soi. Ajoutons à cela un système de sauvegarde limité au coucher du personnage — pratique mais pas optimal.

Ambiance sonore
La musique folk, centrée sur la guitare sèche, accompagne bien l’esprit relaxant du jeu. En revanche, les bruits de pas à l’intérieur, exagérément craquants, deviennent vite agaçants et nécessitent souvent d’ajuster le volume des effets sonores.

L’addition finale
Berryville possède un certain charme, mais reste très en retrait par rapport à son modèle, Stardew Valley. Les personnages manquent de personnalité et les décors sont génériques, malgré quelques variations saisonnières. L’accent mis sur l’éducation financière en fait un jeu pertinent pour un jeune public (par exemple en cinquième année), d’autant que chaque fin de journée propose un mini-quiz de cinq questions sur l’économie. Pour 12,99 $, l’expérience est abordable et instructive, mais elle demeure très ciblée : idéale pour initier les enfants à la finance, beaucoup moins pour séduire les joueurs en quête de profondeur ou de richesse narrative.
Merci à TFMB inc. pour la copie du jeu.

Pour se procurer le jeu, c’est ici.


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