Une odyssée galactique ambitieuse, mais inégale
Plonger dans une nouvelle galaxie, c’est promettre l’inconnu, le frisson de la découverte, et l’espoir d’un nouveau départ. C’est exactement ce que Mass Effect: Andromeda tente de faire : relancer une franchise culte en misant sur l’exploration et le renouveau. Mais entre ambitions techniques, narration hésitante et gameplay contrasté, le voyage n’est pas toujours à la hauteur des attentes. Voici une analyse complète, sans détour, de cette aventure interstellaire qui divise autant qu’elle intrigue.

Sorti en mars 2017, Mass Effect: Andromeda est développé par BioWare Montréal et édité par Electronic Arts. Ce nouvel opus s’éloigne de la trilogie originale pour proposer une expérience plus ouverte, centrée sur l’exploration d’une galaxie inconnue.

On incarne ici Ryder, un(e) pionnier(ère) chargé de trouver une nouvelle terre d’accueil pour l’humanité dans la galaxie d’Andromède. Le scénario repose sur une idée séduisante : partir de zéro, explorer l’inconnu, établir des colonies, et affronter des civilisations extraterrestres inédites. Ce cadre permet à BioWare de s’éloigner des enjeux galactiques de la trilogie originale pour se concentrer sur la découverte et la survie. Malheureusement, si l’intention est louable, l’exécution laisse parfois à désirer.

Dès les premières heures, le jeu peine à captiver
L’introduction est confuse, les enjeux mal définis, et les personnages secondaires manquent de charisme. Ryder, qu’il soit homme ou femme, n’a pas la présence de Shepard. Son écriture est plus légère, parfois maladroite, et les dialogues oscillent entre le convenu et le franchement plat. Certains compagnons, comme Peebee ou Drack, parviennent à tirer leur épingle du jeu, mais dans l’ensemble, l’équipe manque de cohésion et de profondeur.

Côté gameplay
Andromeda mise sur l’exploration et la verticalité. Le jetpack, nouveauté bienvenue, offre une liberté de mouvement appréciable. Les planètes à explorer sont vastes, variées, et souvent magnifiques. On sent que BioWare a voulu créer un monde ouvert plus organique, avec des quêtes secondaires, des ressources à collecter, et des colonies à développer. Mais là encore, le jeu s’essouffle. Les missions secondaires sont répétitives, les objectifs peu inspirés, et l’interface manque de clarté. On passe trop de temps à naviguer dans des menus confus ou à scanner des objets sans réel intérêt.

Le système de combat, en revanche, s’en sort mieux. Plus dynamique que dans les précédents opus, il encourage la mobilité et la prise de risque. On peut combiner des pouvoirs biotiques, technologiques et militaires pour créer des styles de jeu variés. Le système de progression est flexible, et permet de personnaliser son Ryder selon ses préférences. C’est sans doute l’un des points forts du jeu, même si l’intelligence artificielle ennemie reste perfectible.

Techniquement, Andromeda a souffert d’un lancement chaotique. Les animations faciales, largement critiquées à sa sortie, ont terni son image. BioWare a corrigé une partie des problèmes via des mises à jour, mais le mal était fait. Le jeu reste visuellement impressionnant par moments, notamment dans ses panoramas galactiques, mais il manque de finition. Les bugs, les textures inégales et les temps de chargement trop longs nuisent à l’immersion.

Sur le plan narratif, Andromeda peine à retrouver la magie de la trilogie originale. L’antagoniste principal, l’Archonte, manque de relief. Les enjeux politiques et culturels entre les espèces sont survolés, et les révélations scénaristiques tombent souvent à plat. Pourtant, le jeu propose quelques arcs intéressants, notamment autour de la colonisation et du choc des civilisations. Mais ces idées ne sont pas suffisamment creusées pour marquer durablement.

En fin de compte
Mass Effect: Andromeda est un jeu qui avait tout pour réussir, mais qui s’est perdu en route. Il propose une base solide, un univers riche, et quelques mécaniques intéressantes, mais il souffre d’un manque de direction, d’une écriture inégale, et d’une finition technique bancale. Ce n’est pas un mauvais jeu, mais c’est un jeu qui n’a pas su répondre aux attentes d’une communauté passionnée.

Pour les fans de science-fiction et d’exploration, Andromeda peut offrir une expérience plaisante, à condition de faire preuve de patience et de tolérance. Pour les puristes de Mass Effect, il reste une curiosité, un spin-off imparfait, mais pas dénué de potentiel. On espère qu’un jour, BioWare reviendra dans cette galaxie avec plus de maîtrise et d’ambition.

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