
Horrificorama: Recueil de nouvelles rassemble des histoires uniques d’auteurs d’ici qui explorent l’épouvante à travers plusieurs sous-genres de la littérature horrifique. Parmi mes sous-genres préférés : le monster porn, le gorno zombie, le rape and revenge, l’horreur psychologique et le slasher.
Les Nouvelles
L’avantage avec une nouvelle, c’est que si tu ne l’aimes pas, elle se termine rapidement et tu peux passer à autre chose. Comme il s’agit d’un recueil, tu as toujours la possibilité d’aller vers la suivante.
Toutes les nouvelles sont différentes, mais je crois que Les Clés de l’Hydre et La Dernière Mission de Rabbad auraient gagné à être davantage développées, tant leur univers — entre futur dystopique et pyramide égyptienne maudite — est riche.
Celles qui m’ont le moins accrochées sont Tes graffitis fanés, un peu trop emo pour moi, et Ce qu’il ne faut pas entendre, qui, bien que très violent, est racontée à travers les yeux d’un enfant.
Mes plaisirs diaboliques!!!
Avec Lac au Sable de Vic Verdier, j’ai retrouvé la violence brute que j’avais découverte dans Jack et le haricot magique. Ici, il la transmet via le sous-genre du slasher. Toujours plaisant à lire, et cette fois avec une touche de fantastique qui enrichit l’ensemble.
Sean, ce n’est qu’une scène, mais c’est exactement le genre de vengeance qu’on attend depuis le début d’un film. Superbe!
Freyja est l’une de mes préférées: quand la séduction entraîne la victime vers son trépas… j’adore.
Prochaine station: Lac-des-Morts, plus légère, flirte avec le bizarro. Je l’ai bien aimée. Elle m’a immédiatement fait penser au jeu vidéo Comix Zone et au film Cool World (1992). Leur point commun: des personnages de bandes dessinées qui se promènent dans le vrai monde.
Sur les pointes, au bord de l’abîme met en scène un objet maudit qui porte malheur à sa détentrice. Belle escalade… ou plutôt belle descente dans le dépérissement du personnage principal.
La nuit aux trois démons, je l’ai bien aimée aussi, mais elle aurait gagné à être développée davantage en roman tant son univers maudit est original. Malgré les démons, les créatures chimériques et les scènes sexuelles à répétition, l’ambiance reste étonnamment douce. Ce n’est pas si violent.
Cimetière se rapproche davantage du conte que de l’horreur par moments. Elle ferait un excellent jeu vidéo d’exploration sur une île pratiquement inhabitée.
XXZ: une histoire de sexe oral à l’ère des zombies; c’est du porno gore, du gorno, probablement la nouvelle la plus troublante du recueil. Sa forme est la plus inusitée, puisqu’elle est écrite comme une pièce de théâtre. Je l’adore. J’en aurais pris davantage.
Escalier vers l’enfer, d’Anne-Marie Bouthillier, reprend plusieurs concepts de possession et les applique à merveille. C’est fluide, efficace et ça fonctionne parfaitement.
Comme le goût d’un souvenir qui meurt sur la langue: pas ma préférée, peut-être parce qu’encore une fois le récit est vu à travers les yeux d’un enfant. Malgré tout, c’est original, et les vieilles blagues grivoises apportent une certaine légèreté.
Les Tubercules de l’horreur: un petit hommage lovecraftien, avec sans doute une dose de luxure en plus. J’ai aimé la montée du désir du personnage principal, qui s’intensifie sans cesse pour la jeune femme de la maison.
Conclusion
En somme, un bel ouvrage, un recueil solide d’auteurs québécois qui plaira aux amateurs d’horreur. Il a surtout le mérite d’explorer plusieurs sous-genres. Évidemment : âmes sensibles, abstenez-vous.

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