Un coup de poing en pleine figure
Avec ce premier tome de School of Villains, le mangaka Hiromasa Okujima nous envoie un coup de poing en pleine figure. Je dois avouer que je me suis fait très rapidement prendre par les 176 pages, comme si j’en devenais accro. C’est un peu comme commencer un paquet de chips, on sait qu’on ne peut que difficilement s’arrêter au milieu. Publié le 3 septembre 2025 aux Editions Mangetsu, la série est néanmoins en préparation au Japon depuis 2023, avec déjà trois tomes publiés. Il va falloir attendre encore quelques semaines, respectivement jusqu’au 5 novembre 2025, pour pouvoir en lire la suite.

Pas de demi-mesure, c’est bien un seinen
L’auteur nous fait plonger dans l’univers dès la page 2, en nous faisant atterrir au Lycée Biran, un lycée bien particulier. Ce lycée a pour vocation de former l’élite de la société, celle qui sera amenée à diriger le pays et qui occupera les postes les plus clés…. Oui, mais non. On découvre une élite cachée, celle qui domine réellement le monde, mais œuvrant dans les coulisses, comme des marionnettistes : la mafia, la pègre. Intégrer ce lycée, c’est avoir une chance de monter en grade dans les organisations mafieuses et de finir en haut de l’échelle afin de pouvoir mener le premier homme politique du pays par le bout du nez. C’est une école où tout est permis, la loi du plus fort prime, mais aussi de montrer aux autres qui a la plus grosse… Entre joutes verbales et bagarres, tout y passe, mais les épreuves de force tiennent quand même la tête du classement.

Jôichirô Kirinji, un couteau aiguisé dans un gant de velours
À peine âgé de 15 ans, Jôichirô est l’archétype du premier de la classe, la tête d’ampoule ou le binoclard comme on l’aurait défini à l’école. Une allure bien proprette, des lunettes, un langage soutenu, une attitude irréprochable et un regard très déterminé. Pour une fois, nous ne sommes pas face à un protagoniste mû par un désir de vengeance, mais à un adolescent qui a l’ambition de devenir l’homme le plus puissant du pays. Comment en est-il arrivé à prendre la direction du Lycée Biran, me direz-vous. Très simplement, Jôichirô est le fils de l’actuel premier-ministre et a découvert que son père était littéralement à la botte de la pègre.

Les Villains 4 ou l’analogie du roi et de la reine du bal de fin d’année
Histoire de ne pas tout vous spoiler de cet univers, les Villains 4 sont les représentants des étudiants, ceux qui commencent à diriger les activités et les clans présents au lycée. Pour faire une analogie avec un film américain, on y affilierait rapidement le quarterback de l’équipe de football, la capitaine des pom-pom girls et les deux ou trois élèves les plus populaires qui suivent. Eux tous réunis dirigent finalement la communauté d’étudiants de leur lycée. Et bien, pour nos Villains 4, c’est la même chose mais façon clan de la mafia.
Le premier contact de notre protagoniste avec cette équipe me fait furieusement penser au jeu Pokémon Ecarlate et Violet, lorsque notre personnage va à la rencontre des champions d’arène. Ceux qui ont la référence comprendront…

Shô Shishido, le concurrent au pouvoir
Fils du chef d’un clan affilié au clan Biran, Shô est un des camarades de classe de Jôichirô. Un camarade qui n’a pas l’intention de se laisser faire dans sa quête du pouvoir et de l’ascension sociale (je ne sais pas si l’on peut parler d’ascension sociale dans la mafia…). Surtout que Shô est lui déjà issu d’une famille mafieuse et qu’il ne va pas se laisser barrer le chemin par le fils à papa de bonne famille.

Un contenu sombre
Les thèmes abordés nous font, au gré des pages, voyager dans un univers de plus en plus sombre et impitoyable. On est ici face à un univers concret, ici point de fantasy ou de pouvoirs surnaturels ni de super-héros. Juste un univers proche de la réalité, en termes de période ou d’environnement global (je ne parle pas d’une ressemblance politique), mettant en scène des voyous, une délinquance scolaire admise voire encouragée et une hiérarchie criminelle.
L’histoire met également en avant une satire sociale, montrant un lien indissociable entre la politique et la mafia.

Côté visuel et graphique, ça dit quoi ?
Comme déjà cité plus haut, nous sommes en présence d’un seinen qui répond aux attentes. Le mangaka, Hiromasa Okujima, nous gratifie d’un style graphique sombre et très réaliste. Le scénario est riche et bien structuré, bien amené, soutenant un graphisme très fin et artistiquement très bien réalisé. Son enchaînement est très rythmé, voire légèrement nerveux, faisant monter la pression et la tension chez le lecteur, ce qui m’a également happé dans la découverte de ce premier tome. Je trouve le travail du mangaka excellent, nous offrant un très bon équilibre entre un scénario bien travaillé et un graphisme de grande qualité, ne délaissant pas l’un au profit de l’autre. On remarque également que le mangaka a une certaine expérience, qu’il n’en est pas à son coup d’essai et qu’il a l’amour du détail, ceci expliquant peut-être la sortie de seulement trois tomes depuis 2023.

Et finalement ?
Comme je l’ai écrit au début de cette critique, School of Villains a été pour moi comme un coup de poing artistique et scénaristique en pleine face. J’ai fini de le lire dans le train, en allant travailler, et je me suis dit : Woaw et Diantre ! J’étais partagé entre le choc de l’histoire, le « quoi, c’est déjà fini ??? » et le côté addictif et la sensation de manque en arrivant à la page 176. J’espère que la suite sera tout aussi, si ce n’est plus prometteuse que ce premier tome, que l’auteur arrivera encore à me surprendre et à me tenir en haleine. J’espère que l’auteur ne prévoit pas de finir sa série trop abruptement, car le premier opus bénéficie d’un bon rapport quantité et qualité et que l’histoire mérite largement d’être développée à ce rythme. Vivement le 5 novembre 2025 afin d’évaluer si les attentes sont atteintes ou dépassées.

Finalement, je vais tenter de résumer ce manga en un seul mot : obsédant.

Pour se procurer le manga, c’est ici.

En Europe, c’est ici.

Auteur

Avatar de Thot Blackwood

Article écrit par

Laisser un commentaire