Il existe des moments rares dans l’histoire du jeu vidéo où deux œuvres, pourtant très différentes dans leur ADN, se retrouvent au coude-à-coude dans l’opinion critique. C’est exactement ce qui se produit aujourd’hui avec Hollow Knight: Silksong et Clair Obscur: Expedition 33 : deux jeux acclamés, deux notes identiques de 92 %, mais deux manières bien distinctes de redéfinir ce que peut être un « grand jeu ».
Deux expériences radicalement différentes
Silksong, suite très attendue du cultissime Hollow Knight, vous replonge dans un Metroidvania exigeant, où la précision, l’exploration verticale et la difficulté punitive font office de fil conducteur.

De son côté, Clair Obscur: Expedition 33, signé par le studio français Sandfall Interactive, s’impose comme un JRPG narratif où l’ambiance, la poésie visuelle et sonore, et la charge émotionnelle occupent le devant de la scène.

Dès lors, voir ces deux titres bénéficier d’une reconnaissance critique équivalente pousse à la réflexion : peut-on réellement les comparer sur le même plan?
Ce que ces notes disent de l’industrie
- La diversité récompensée
Le fait que deux jeux aussi différents obtiennent une note équivalente prouve une chose : la qualité ne dépend pas d’un seul genre. Un Metroidvania intense et technique peut être aussi grandiose qu’un RPG narratif riche en émotions. Ces succès parallèles rappellent que le jeu vidéo ne se limite pas à une seule définition de l’excellence.
- La pression des attentes
Là où Clair Obscur surprend et charme, Silksong devait répondre à des attentes presque démesurées. En ce sens, sa réception critique est peut-être encore plus impressionnante : réussir à tenir tête au poids de son illustre prédécesseur n’avait rien d’évident.
- Accessibilité vs challenge
Un autre point fort se dégage. Silksong est décrit comme plus difficile, parfois punitif, ce qui peut rebuter une partie du public. Clair Obscur propose certes des défis, mais reste plus accessible grâce à une courbe de progression équilibrée et à son approche narrative. Deux visions opposées du plaisir vidéoludique : la satisfaction de la maîtrise d’un côté, l’immersion et l’émotion de l’autre.
Les prix : GOTY et au-delà
La grande question qui se profile : lequel des deux prendra le dessus lors des cérémonies de fin d’année? Les prix ne récompensent pas uniquement une note. Ils prennent aussi en compte le contexte, le buzz, l’originalité, voire le timing de sortie. Sur ce terrain, Clair Obscur peut bénéficier de son effet de surprise, tandis que Silksong doit se battre contre l’ombre de son aîné.

Il est donc possible que l’un décroche le Game of the Year, tandis que l’autre rafle des catégories plus spécialisées comme Best Indie ou Best Art Direction
Au-delà des notes : ce qui reste
Ce qui distingue vraiment ces deux œuvres, ce n’est ni la technique ni la critique, mais l’empreinte émotionnelle qu’elles laissent :
- Clair Obscur, avec sa poésie visuelle, ses thèmes de la perte et de la résilience, et sa musique envoûtante, vous touche droit au cœur.
- Silksong, par ses combats nerveux, ses environnements labyrinthiques et son sentiment de progression, procure cette adrénaline unique propre aux grands jeux de skill.
- Deux façons de marquer l’histoire du jeu vidéo, deux signatures artistiques incomparables.
Mon opinion
Pour moi, la véritable richesse de cette « égalité » critique, c’est qu’elle illustre parfaitement la maturité du média. On n’a pas besoin de savoir si Silksong est « meilleur » que Clair Obscur, ou l’inverse. L’important, c’est qu’en 2025, deux visions opposées du jeu vidéo atteignent le sommet en même temps.
Si je cherche l’histoire, l’émotion, l’art qui fait vibrer, je choisis Clair Obscur. Si je veux le défi, la précision et l’ivresse du combat, je me tourne vers Silksong, il n’y a donc aucun débat.
Et c’est précisément parce qu’ils répondent à des désirs différents que ces deux jeux méritent d’être célébrés ensemble.
À mes yeux, la vraie victoire, c’est celle des joueurs : avoir le choix entre deux perles aussi distinctes que complémentaires.


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