
Le prix de la jeunesse éternelle
Est-ce que vous sentez la magie des fêtes qui approche? Je sais, l’Halloween n’est pas encore arrivée et nous sommes au mois de septembre 2025 au moment où j’écris ces lignes. Mais c’est parce que j’ai une nouvelle critique du dernier volume fraîchement arrivé sur nos tablettes du Québec le 8 août dernier : Sanda, de la maintenant célèbre Paru Itagaki. Publié en français par les éditions Ki-oon, Sanda relate l’histoire bizarre d’un jeune frêle, Sanda, qui fréquente avec ses camarades une école axée sur l’éducation sans trauma afin de préserver leur jeunesse le plus longtemps possible.
Dans cet univers, il semble y avoir moins de naissances et ces enfants sont en quelque sorte vénérés… je dois dire que cet élément, je ne suis pas encore sûr de l’avoir compris. Toutefois, lorsque Sanda porte du rouge, il devient le personnage mythique et maintenant oublié de ce monde : le Père Noël. Mais pas le Père Noël bedonnant qui aurait abusé des biscuits de Maman Noël, non… un Père Noël colosse, fièrement doté d’un 6 pack!
Sous ses allures de Super Père Noël, Sanda était à la recherche d’une camarade de classe, la meilleure amie de Shiori. Dans ce troisième volume, il y a des chamboulements à cette histoire qui mélange étrange et intrigue.
L’unité spéciale entre en scène
Maintenant au courant que le Père Noël se cache dans son établissement, M. Oshibu, le directeur de l’école, fait appel à l’unité spéciale des chemises rouges. Sanda est en plein combat contre leur commandant, Saburo Yagiuda, quand il perd brusquement son pouvoir de transformation… Serait-ce dû aux sentiments qu’il commence à éprouver pour sa fiancée? Ah oui, ce n’est pas son choix : dans cet univers, les enfants sont déjà promis entre eux afin de conserver une lignée et des gènes forts pour une future progéniture. Ça aussi, je ne suis pas encore très sûr d’avoir tout compris.
De son côté, Shiori vit un autre type de face-à-face. Devant elle se trouve sa meilleure amie, que le directeur avait annoncée comme décédée à toute l’école il n’y a pas si longtemps. Elle semble cependant différente, plus mature… et avoue que si elle se cache, c’est parce qu’elle est devenue une adulte… bref, la puberté l’a frappée. Manque de chance, le directeur l’a repérée… et il est interdit aux adultes de fréquenter l’école.
Intrigue et folie grandissante
Quelle histoire! Jamais de ma vie je n’aurais cru être aussi investi dans une histoire où le Père Noël prend le premier rôle. Paru Itagaki nous offre un scénario super original avec une intrigue qui sait captiver son lecteur. Le retour inattendu de Ichie Ono, qui dévoile la raison de sa disparition, tout en mettant en lumière la personnalité extrême du directeur, ajoute une vraie surprise à cette histoire qu’on croyait centrée sur la recherche de la jeune fille.
Maintenant, l’histoire tourne davantage autour de l’étrange gestion de l’école et de son directeur. Comme vous l’avez remarqué depuis le début de ma critique, je trouve que plusieurs éléments restent flous — et ce n’est pas une mauvaise chose. Cela ajoute au scénario. Exemple : le fait que les enfants sont dans une école qui les vénère, mais plus on avance, plus on découvre qu’on contrôle plutôt leur perception et qu’on les maintient le plus longtemps possible comme des enfants. Les raisons restent encore nébuleuses.
Cependant, ce qui est clair, c’est que le directeur est obsédé par la jeunesse éternelle. Plus on apprend à le connaître, plus on constate qu’il est complètement fou… jamais je n’aurais pu confier mes enfants à ce sado.
Le dessin : un désir de dessiner beaucoup de mouvements
Le dessin continue dans la lancée des deux premiers volumes : on garde ce style que j’ai qualifié de « à la Tim Burton », avec des personnages disproportionnés, c’est-à-dire avec des corps très longs.
Fait à noter : dans ce volume, en avant-propos, l’auteure a mentionné qu’avec Sanda, c’est l’envie de dessiner beaucoup de mouvements qui l’a lancée dans cette aventure. Et effectivement, nous avons la chance d’assister à un combat qui démontre toute l’étendue de son talent.
Ma plus grande surprise, c’est le design du directeur. Dans les autres volumes, je le trouvais juste bizarre, avec son visage figé par trop de lifting. Mais dans ce tome, on découvre qu’il est bien plus que ça. Il est tout simplement plus qu’humain, et lorsqu’il tombe en colère — c’est-à-dire quand on fait référence à son âge — les cicatrices de toutes ses modifications refont surface, la douleur revient et il se transforme littéralement en monstre.


Conclusion
En conclusion, ce troisième volume nous offre vraiment un bon mélange d’étrange et d’intrigue, mais avec une portion de folie qui fait froid dans le dos, surtout avec le personnage du directeur.
Ce manga est définitivement une superbe découverte, et l’arrivée de l’anime risque d’attirer pas mal de nouveaux lecteurs.
Merci à Interforum pour la copie du livre.

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