Quand la nuit devient plus sombre
Bonjour à tous, ici Thibni, votre fidèle sous-fifre attitré du Dieu Geek, prêt à vous faire replonger dans l’obscurité délicieusement troublante de Call of the Night. Aujourd’hui, je vous présente le tome 6, et là, les choses deviennent beaucoup plus sérieuses : la légèreté de l’univers commence à basculer alors que le temps presse pour Kô de devenir vampire, tandis qu’un secret bien gardé menace de refaire surface.

Publié chez Kurokawa et distribué au Québec depuis le 22 septembre 2023, ce sixième volume signé Kotoyama nous propose 183 pages d’étrangeté, de tentation et de remises en question existentielles.

La série pivote désormais vers une réflexion plus profonde sur l’existence des vampires, la nature de leurs péchés et ce que représentent véritablement leurs sens… et leur raison d’être.

Secrets révélés et choix impossibles
Le tome 5 s’était conclu avec une révélation marquante : Kiku Hoshimi, l’une des dernières vampires dont nous savions si peu, avait enfin avoué sa véritable nature à Mahiru, l’ami d’enfance de Kô. Ce moment déclenche une série de débats houleux parmi les vampires, chacun ayant une vision différente du processus à suivre, tandis que le temps continue de s’écouler pour Kô, toujours soumis au délai qui conditionne sa transformation.

Nous retrouvons donc Mahiru face à un choix crucial. Perdu, troublé, il ne comprend pas la facilité avec laquelle Kô semble accepter ce destin. Mais de cette incompréhension naît en lui un désir profond de trouver sa propre voie. Dans sa quête, Kô lui propose son aide en rassemblant quelques vampires masculins qu’il connaît, afin de soutenir Mahiru dans sa décision.

Les choses se corsent toutefois avec l’apparition de l’Inspecteur privé, dont les révélations à propos des vampires bouleversent le Conseil des Sept. Dès lors, la recherche du passé de Nazuna prend une toute nouvelle tournure, entraînant Kô — son fidèle partenaire — vers une piste inédite et potentiellement décisive…

Mais pour en savoir plus, il vous faudra plonger vous-même dans ce sixième tome captivant… Et si l’intrigue progresse à grands pas, ce sont surtout les thèmes sous-jacents — mémoire, désir, jalousie — qui m’ont bouleversé et méritent que l’on s’y attarde.

Mémoire, désir et mystères enfouis
Habituellement, j’oriente mes critiques autour d’un point précis, mais ce tome m’a véritablement bouleversé par la direction que prend l’histoire, en particulier par la richesse de ses thèmes.

On y décèle des traces de déni, d’obsession, de galanterie excessive, mais aussi de jalousie, qui s’entremêlent dans les relations entre les personnages. Ce qui m’a surtout marqué, c’est le sentiment qu’un mystère irrésolu plane, renforcé par le choix délibéré de garder certaines vérités cachées aux yeux de certains protagonistes.

Un détail m’a frappé : lorsqu’un vampire naît, il est dit qu’il « renaît » une seconde fois, tout en gardant la mémoire de son existence passée. Or, ici, nous avons Nazuna, l’une des vampires les plus puissantes, qui semble avoir totalement oublié les circonstances de sa propre création. Ce contraste soulève des questions troublantes et nourrit l’intrigue d’une tension supplémentaire.

À travers cette perte de mémoire et les désirs contradictoires des personnages, on observe un effet papillon : chaque choix, chaque omission influence profondément les autres. Et au fil de la lecture, ce mystère ne fait que s’épaissir, rendant l’expérience encore plus captivante.

Entre fascination et malaise maîtrisé
Ce tome m’a particulièrement marqué, autant par ce que j’ai aimé que par ce qui m’a surpris. Ce que j’ai apprécié avant tout, c’est la tension dramatique grandissante : on sent que l’histoire bascule, que le temps presse pour Kô, et que chaque choix a des répercussions profondes. La manière dont les vampires débattent de leur propre nature, de leurs péchés et de leur rapport au passé m’a captivé.

Ce qui m’a touché, c’est la fragilité de Mahiru, placé devant un choix presque trop lourd pour lui. J’ai trouvé intéressant que Kotoyama joue autant sur le contraste entre Kô, qui semble accepter sa situation avec une étonnante facilité, et Mahiru, qui vacille et doute. Ce décalage donne un poids supplémentaire aux dilemmes du récit.

Enfin, ce qui m’a le plus intrigué, c’est le voile de mystères volontairement laissé en suspens. Loin d’être frustrants, ces secrets renforcent la curiosité et nourrissent la tension dramatique — notamment avec le cas de Nazuna et sa mémoire effacée. Ces zones d’ombre donnent une profondeur supplémentaire et rendent l’expérience encore plus captivante.


Quand la nuit révèle ses véritables ténèbres
Ce sixième tome s’adresse aux lecteurs qui aiment les récits où la légèreté initiale laisse progressivement place à une réflexion sombre et existentielle. Si vous appréciez les histoires de vampires qui vont au-delà du cliché romantique pour explorer des thèmes comme l’identité, le désir, la mémoire et le poids des choix, Call of the Night est fait pour vous. Les fans de Tokyo Ghoul ou de Oshi no Ko y trouveront une intensité émotionnelle similaire, teintée d’un charme unique à Kotoyama.

Call of the Night Tome 6, c’est le moment où l’obscurité cesse d’être séduisante pour devenir inquiétante : un volume charnière qui transforme la série en expérience inoubliable.

Merci à Interforum pour la copie du livre.

Pour se procurer le manga, c’est ici.

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