
Un troisième tome plus calme et moins marquant
Après deux premiers volumes riches en révélations et en affrontements spectaculaires, ce troisième tome de L’Enfant du Dragon Fantôme prend une tournure différente. L’intrigue ralentit, se concentre davantage sur de petites missions et développe les relations entre les personnages. Si l’ensemble reste agréable à lire, l’impression générale est celle d’un volume de transition, parfois proche des « épisodes fillers » d’un animé.
Des missions du quotidien, entre humour et émotion
De retour de leur précédente aventure, Eve, Yule et Rosé croisent le chemin du véritable patron de l’auberge, qui n’est autre que l’oncle de Yule. Dès lors, l’essentiel du tome se compose de petites quêtes : retrouver une boîte en bois, capturer un esprit lors d’une promenade nocturne avec Yule (une scène particulièrement touchante), ou encore remplacer des répulsifs à rats qui se transforment en chasse aux porte-bonheurs.
Si ces missions peuvent sembler anecdotiques, elles apportent toutes une dimension émotionnelle et renforcent les liens entre les personnages. La promenade nocturne avec Yule, notamment, se distingue comme l’un des moments les plus attendrissants du tome. On y perçoit une complicité sincère, subtilement écrite et joliment mise en scène.
La quête des porte-bonheurs et un nouveau mystère
Le fil rouge du tome émerge avec la découverte que le propriétaire de l’auberge possède un gigantesque sac rempli de porte-bonheurs. Ces objets se révèlent fabriqués à partir de fragments de peau de dragon, une pratique troublante et inquiétante. Cette révélation relance la curiosité et oriente le groupe vers une nouvelle enquête : trouver la provenance de ces objets mystérieux.
Leur quête les mène dans un village reculé, placé sous la protection d’un « dieu dragon » censé être l’allié de Dodo. Mais la vérité est plus complexe : ce soi-disant dieu n’est autre qu’un des enfants de Dodo, usurpant l’identité d’un véritable protecteur qui n’était en réalité qu’un simple lézard.
Trahison et corruption des villageois
Ce passage est sans doute le plus marquant du tome. On découvre que les villageois, loin d’être de pieux adorateurs, nourrissaient en réalité des intentions perfides. Ils offraient des présents empoisonnés au dragon, dans l’espoir de provoquer sa mort afin de revendre sa dépouille pour de l’argent. Cette révélation choque Eve et déclenche chez elle une colère sincère, donnant lieu à son sort le plus puissant et impressionnant jusqu’à présent.
Enfin, un moment d’intensité dramatique vient secouer la lecture, rompant avec le rythme contemplatif des chapitres précédents.
Des qualités visuelles toujours présentes
Même si ce tome est narrativement moins fort, la qualité graphique reste irréprochable. Le chara-design de Rosé, en particulier, se démarque dans ce volume : elle est sublimée à travers plusieurs planches, renforçant son charisme et son rôle de soutien énergique. Les dragons et les paysages continuent d’être magnifiquement détaillés, contribuant à maintenir l’immersion malgré un scénario plus inégal.
Un tome de transition assumé
La postface de l’auteur éclaire la réception mitigée de ce volume : Ichi Yukishiro confie que c’est la première fois qu’il prolonge une histoire au-delà de deux tomes. La construction de ce troisième volume, avec l’introduction du dragon Satomori, a représenté une véritable difficulté pour lui. Ce contexte explique en partie la nature plus hésitante de l’intrigue, et l’impression de remplissage que peuvent ressentir certains lecteurs.
Points forts et points faibles
Points forts :
- De beaux moments émotionnels (la promenade avec Yule)
- Révélation intéressante autour des porte-bonheurs
- Une dénonciation originale de la cupidité humaine via les villageois
- Dessins splendides, Rosé sublimée
Points faibles :
- Rythme trop lent, impression de « missions secondaires »
- Moins de tension narrative que dans les tomes 1 et 2
- Intrigue principale en retrait
- Sentiment d’un volume de transition
Conclusion : une étape en demi-teinte, mais nécessaire
Ce troisième tome de L’Enfant du Dragon Fantôme souffre d’un rythme plus lent et d’un scénario qui donne parfois l’impression de s’égarer. Toutefois, il conserve de belles qualités : des personnages toujours attachants, un univers visuel somptueux, et quelques scènes touchantes qui marquent durablement. On peut y voir un tome de transition, imparfait mais essentiel, qui prépare certainement le terrain pour la suite. Un volume moins marquant que ses prédécesseurs, mais qui laisse entrevoir des développements prometteurs pour le tome 4.
Merci à Interforum pour la copie du manga.

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