Plongée dans l’âge d’or du beat’em up signé Capcom
Au début des années 90, Capcom était au sommet de son art dans le domaine des beat’em up. Après avoir marqué les salles d’arcade avec Final Fight et Knights of the Round, l’éditeur japonais s’attaque en 1991 à l’héroïc-fantasy avec The King of Dragons, un jeu qui mélange habilement l’action frénétique des combats à défilement horizontal avec des éléments empruntés au RPG. Trois ans plus tard, le titre atterrit sur Super Nintendo porté par le studio Prism Kikaku, offrant aux joueurs de salon une adaptation fidèle et généreuse, qui reste aujourd’hui l’un des meilleurs représentants du genre sur la console.

Arcade vs SNES : une adaptation de qualité
La version originale arcade, sortie en 1991, impressionnait par sa fluidité, ses graphismes colorés et son rythme effréné. La Super Nintendo ne pouvait évidemment pas rivaliser en termes de puissance brute, mais Capcom a su préserver l’essence du jeu :

  • Tous les 16 niveaux sont présents
  • La progression sur carte est conservée, donnant un vrai sentiment de voyage
  • Les combats restent nerveux, avec une maniabilité impeccable

Quelques concessions techniques existent : sprites légèrement réduits, moins d’animations et quelques effets visuels simplifiés. Mais pour l’époque, cette conversion est exemplaire. Le fun est intact, et le jeu conserve ce parfum d’arcade qui fait tout son charme.

Cinq héros, cinq styles de jeu
L’une des grandes forces de The King of Dragons réside dans ses cinq personnages jouables, chacun doté de ses forces, faiblesses et style de combat. Cette variété permet non seulement de renouveler l’expérience, mais aussi de s’adapter aux préférences du joueur.

  1. Le Guerrier – Équilibré, résistant et puissant, il est parfait pour les débutants. Sa portée est correcte et ses dégâts solides.
  2. Le Mage – Fragile mais capable d’attaques magiques à distance, idéal pour éviter les combats rapprochés.
  3. L’Elfe – Rapide, agile, et doté d’un arc à grande portée, mais peu résistant.
  4. Le Clerc – Bon défenseur, avec une arme contondante efficace contre certains ennemis, et une bonne résistance aux coups.
  5. Le Nain – Petit mais redoutable au corps-à-corps, infligeant de lourds dégâts avec sa hache, mais à portée limitée.

Chacun dispose de statistiques uniques (force, vitesse, portée) et progresse via un système d’expérience simplifié. On monte de niveau automatiquement, ce qui améliore la puissance d’attaque et parfois modifie l’arme visuellement. Ce côté “RPG light” donne un vrai sentiment d’évolution au fil de l’aventure.

Une progression sur carte immersive
Contrairement à beaucoup de beat’em up linéaires, The King of Dragons divise son aventure en 16 stages courts, reliés par une carte qui se dévoile au fur et à mesure. Ce système donne l’impression de parcourir un véritable royaume : villages, forêts, montagnes enneigées, déserts, châteaux… chaque étape apporte un décor distinct.

Cette structure renforce l’immersion : on ne se contente pas de battre des ennemis à la chaîne, on avance dans une quête héroïque. Chaque nouveau point de la carte annonce un nouveau décor, un nouveau type d’ennemi, et bien sûr, un boss unique.

Des boss variés et mémorables
Les boss de The King of Dragons font partie des plus marquants de l’époque, à la fois par leur design et leurs mécaniques. On affronte :

  • Un gigantesque cyclope armé d’une massue
  • Un dragon rouge aux attaques de feu spectaculaires
  • Une horde d’araignées qui pend d’un arbre
  • Des chevaliers noirs rapides et agressifs
  • Et bien sûr, le terrifiant Gildiss, le dragon final, qui mettra à l’épreuve toutes vos compétences
  • Et plusieurs autres !

Chaque combat demande d’apprendre les patterns, de bien gérer sa position et, dans certains cas, de tirer parti des capacités spécifiques de son personnage. La variété est telle qu’on ne tombe jamais dans la monotonie.

Gameplay et rythme
La formule est simple mais efficace : avancer, éliminer les ennemis, récupérer pièces d’or et objets, affronter un boss. Les commandes sont réduites à l’essentiel – attaque et saut – mais l’inertie, la portée et la vitesse diffèrent selon le héros choisi, ce qui change la manière d’aborder les combats.

Les stages sont volontairement courts, parfois à peine quelques minutes, ce qui donne un rythme très dynamique. On ne passe jamais plus de temps que nécessaire dans un décor, et chaque étape se termine sur un moment fort.

La gestion des coffres et loot ajoute un petit plus : récupérer de l’or n’a pas d’impact direct sur la puissance, mais contribue au score final et au plaisir de la collecte.

Graphismes et ambiance
Pour un jeu SNES de 1994, The King of Dragons reste visuellement très agréable. Les sprites sont détaillés, les environnements variés et colorés, et l’univers heroic fantasy est parfaitement retranscrit. Les animations sont fluides, et même si l’arcade reste au-dessus, la version console ne démérite pas.

La bande-son, signée Capcom, est un mélange de musiques épiques et de sons percutants. Les compositions collent à l’ambiance médiévale-fantastique, et certaines pistes restent en tête longtemps après avoir éteint la console.

Forces et défauts

Points forts :

  • Cinq personnages jouables aux styles distincts
  • Carte et progression immersive
  • Boss variés et mémorables
  • Gameplay nerveux, parfait en coop
  • Fidélité à l’esprit arcade

Points faibles :

  • Durée de vie courte (moins de 2h pour finir)
  • Répétitif en solo sur le long terme
  • Quelques ralentissements dans les scènes chargées

Conclusion
The King of Dragons sur SNES est un condensé de l’expertise Capcom dans le beat’em up du début des années 90 : maniabilité exemplaire, rythme soutenu, univers cohérent et variété dans les combats. Si la durée de vie est courte, le plaisir de jeu, surtout à deux, reste intact. C’est un titre qui illustre parfaitement pourquoi Capcom était le roi du genre à cette époque.

Un chef-d’œuvre de fantasy arcade, toujours aussi fun plus de 30 ans après.

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