
Salut à tous, c’est Thibni, votre sous-fifre attitré du Dieu Geek, fidèle au poste pour vous guider dans ce voyage où l’horreur rencontre le folklore ancestral japonais. Après avoir traversé six tomes déjà riches en mystères et en combats surnaturels, Yokai Wars continue d’explorer les ténèbres qui guettent le monde, là où les yokai se réveillent et les secrets refont surface. Sorti le 15 novembre 2024 chez MANA BOOKS, ce septième volume de 228 pages, signé Misakix Yumisaki, monte encore en puissance, avec des confrontations toujours plus intenses et des enjeux qui se précisent. Le récit s’épaissit, les alliances se forment, et le surnaturel s’immisce au cœur du réel d’une manière qui ne peut laisser indifférent. Ce tome nous promet un mélange unique de suspense, de combat et de révélations qui ne laissent aucun répit à nos héros. J’ai hâte de vous en dire plus.
Synopsis
Après la victoire contre Nurikabe, rendue possible grâce à la clairvoyance d’Honoka, une nouvelle tempête se lève autour de Masora et de ses alliés. Toujours hanté par les épreuves du passé, Masora devra faire face à des révélations troublantes, tandis que Yuzuki et Koko sont à nouveau projetées dans le Village des Yokai pour la première fois depuis trois ans. Leur mission : affronter deux entités surnaturelles d’une puissance inédite, dont l’ombre semble prête à engloutir ce qu’il reste de leur courage. En parallèle, des pistes se dessinent autour du mystère des descendants liés à un village disparu, ainsi que d’un lieu transformé par un étrange aménagement paysager — dont l’origine, encore floue, soulève plus de questions qu’elle n’offre de réponses. Ce tome marque un tournant: enrichissement du développement émotionnel, clarification de certains fils narratifs et intensification palpable des menaces qui pèsent sur le groupe. Plus l’histoire avance, plus le poids de chaque décision devient irréversible.
Rythme et renouvellement narratif
Alors que l’intrigue repose principalement sur une succession de combats entre humains et Yokai, on pourrait craindre une certaine redondance dans l’approche scénaristique. Et pourtant, Misakix Yumisaki réussit avec brio à renouveler sans cesse son récit. Chaque affrontement vient avec son lot de complications inattendues, de mécaniques nouvelles ou de révélations subtiles, insufflant un second souffle à une formule qui aurait pu s’épuiser. Grâce à cette maîtrise narrative, le rythme reste dynamique sans pour autant sacrifier la clarté ou la profondeur. L’équilibre entre l’action, la progression de l’histoire et le développement des personnages est savamment dosé, permettant au lecteur de savourer chaque victoire — non pas comme un climax explosif, mais comme une série de petites ascensions, intimes, humaines, et toujours plus engageantes.
Complexité et ambiguïtés des personnages
Dans ce tome, l’attachement envers les personnages demeure l’un des moteurs principaux de l’expérience. Leur crédibilité émotionnelle, leur vulnérabilité et leurs réactions face aux dangers rendent leurs parcours d’autant plus prenants. Toutefois, on ressent également un léger recul chez certains d’entre eux. Comme si leurs choix devenaient trop prévisibles… ou au contraire, volontairement incohérents. Ce flou crée une étrange distance — presque comme si l’auteur hésitait à trop s’aventurer dans leur passé ou leur psychologie. Est-ce une mise en garde ? Une façon subtile de préparer leur disparition prochaine ?
Malgré cela, l’évolution des personnages principaux poursuit sa course avec intelligence. On sent une volonté de faire mieux, de réfléchir autrement, de contourner les épreuves du Village des Yokai à l’aide de nouvelles aptitudes, de stratégies ou de prises de conscience. Ce tome approfondit certains mystères clés tout en exposant des fragments d’histoires personnelles longtemps restées dans l’ombre. En dépit de quelques faiblesses narratives visibles, cet équilibre entre évolution individuelle et révélations en fait l’un des tomes les plus captivants de la série jusqu’à présent.
Le dessin entre précision et mystère
Bien que l’artiste ne réinvente pas son style dans ce tome, il parvient à enrichir son univers graphique grâce à de nouveaux Yokai et personnages. Ce qui surprend agréablement ici, c’est l’approfondissement subtil de certaines mises en scène : un soin particulier accordé à la profondeur des cadres, à l’ambiguïté des expressions faciales, ou encore à l’agencement de certaines planches qui respirent à la fois la tension et le mystère.
Cependant, toute prise de risque visuelle s’accompagne parfois de faiblesses. Un détail marquant, en début de tome, en est un bon exemple : une photo nous est présentée, dans laquelle on aperçoit le visage d’un personnage supplémentaire, partiellement dissimulé en raison du cadrage et du découpage de l’image. C’est, à mon sens, un point négatif. Lorsque l’artiste cherche à nous offrir une mise en page plus dense et énigmatique, certaines coupures mal calibrées peuvent nuire à la lisibilité et forcer le lecteur à passer à côté d’éléments clés.
Était-ce un choix volontaire ? Un indice glissé pour plus tard ? Ou un simple manque d’expérience ? Nous le découvrirons peut-être dans le prochain tome. Mais j’ose espérer qu’il s’agissait là d’une intention narrative… et non d’une erreur technique.
Puissance, héritage et survie
Ce septième tome prend un virage particulièrement intéressant sur le plan thématique. On y explore davantage les limites physiques et mentales des survivants face à l’usage de leurs capacités spéciales, soulevant la question de l’équilibre entre puissance et endurance. L’auteur met aussi l’accent sur l’importance de la stratégie : ici, réfléchir avant d’agir devient une nécessité pour survivre, et non plus un luxe. Ce contraste entre instinct et préparation se traduit par une tension nouvelle dans la narration. En parallèle, on sent que le poids de l’héritage des descendants de Sozenmaru se fait plus lourd, que ce soit à travers les dons ou les responsabilités qu’ils impliquent — un héritage que certains acceptent, d’autres subissent. Le thème du sacrifice reste omniprésent, avec de nouveaux échecs venant rappeler la brutalité du système en place. Et enfin, ce tome nous offre un bel aperçu de l’évolution du groupe : une progression collective, marquée par le partage d’expérience, l’entraide et la capacité de chacun à apprendre des erreurs passées. L’air de rien, sous ses affrontements spectaculaires, Yokai Wars continue de développer des couches narratives plus profondes qu’on pourrait le croire.
Yokai Wars continue de grandir
Arrivé au septième tome, Yokai Wars continue de prendre de l’ampleur et de s’affirmer. La série entre dans une phase plus mature où les enjeux se précisent, les mécaniques se peaufinent, et l’univers gagne en profondeur. L’auteur réussit à maintenir l’intérêt avec des surprises bien placées, sans tomber dans la répétition ou la stagnation.
Certains personnages se font plus discrets, et d’autres paraissent un peu à la croisée des chemins, ce qui laisse imaginer que leur rôle à venir mérite encore d’être dévoilé. Côté graphisme, quelques choix visuels pourraient gagner en clarté, mais cela ne gâche en rien l’immersion globale.
Ce tome n’est pas un simple passage obligé, mais bien une étape essentielle qui construit la suite tout en renforçant les thématiques majeures de la série. Je l’ai refermé avec l’envie impatiente de découvrir la suite, ce qui est toujours le meilleur indicateur d’une histoire qui fonctionne.
Merci à Interforum pour la copie du livre.

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