
Le retour inattendu d’un genre oublié
Que ce soit dans le slasher, la science-fiction, les mondes post-apocalyptiques, les films de guerre ou de boxe, nous sommes désormais habitués aux legacy sequels. Certains sont mieux réussis que d’autres, et chacun a ses préférences. Cela dit, un genre avait jusqu’à présent été épargné par cette mode : les parodies.
Ra’s Al Ghul devient Frank Drebin Jr
L’histoire suit le lieutenant-détective Frank Drebin Jr (Liam Neeson), qui reprend le flambeau de son père en héritant de son emploi. Alors qu’il enquête sur un décès considéré comme un suicide, la femme du défunt, Beth Davenport (Pamela Anderson), le contacte pour le pousser à aller plus loin, convaincue que la mort de son compagnon a été planifiée…

Les chroniques de l’humour : le chien, le bonhomme de neige et la cuvette
Pour être honnête, je trouve que les films parodiques ont, depuis les années 2000, perdu de leur mordant. Certes, nous avons toujours des films de genre satiriques et métafictifs (Deadpool, Zombieland, The Cabin in the Woods, The Final Girls…), mais ceux-ci conservent un ton sérieux pour qu’on s’attache aux personnages et à leurs enjeux, alors je ne les compte pas comme de vraies parodies.
En dehors de ceux-là, les parodies récentes se contentent souvent d’un humour facile et surexploité : blagues grivoises, humour de toilettes, références éphémères à des films sortis récemment… Et The Naked Gun… ne s’abaisse pas à ça. En fait, il est hilarant. Je n’ai pas vu une pure comédie aussi drôle depuis longtemps.

L’art du gag maîtrisé
Ce qui fait la force du film, c’est non seulement la variété de ses gags, visuels, sonores, jeux de mots, absurdité, métafiction, commentaires sociaux, caméos, gags en arrière-plan… Ils ont même inséré des blagues dans les crédits de fin (oui, les crédits), mais aussi la façon dont certaines blagues sont poussées plus loin juste au moment où l’on pense qu’elles sont terminées.
Et même lorsque le film utilise des blagues vues et revues, l’exécution reste efficace. Les différents acteurs accomplissent leur tâche avec brio, en particulier Liam Neeson, Pamela Anderson et CCH Pounder.
Ces nombreux procédés humoristiques permettent d’enchaîner les fous rires. Je vous garantis que la salle riait de bon cœur en permanence, moi et mes accompagnateurs inclus.
Le film semble surtout être un hommage aux parodies des années 70 et 80, comme celles de Mel Brooks ou des Monty Python. On dirait presque qu’il rend hommage aux films de cette époque, ce qui tombe bien puisqu’il s’agit ici d’un legacy sequel d’un film de cette même ère. Ce n’est sûrement pas un hasard.

Ne vous attendez pas à La Liste de Schindler, par contre
Soyons clairs : pour ce type de film, il ne faut pas s’attendre à un scénario digne des Oscars, et avec raison. Dès les premières scènes, les moments d’absurdité et d’autodérision donnent rapidement le ton.
Cela dit, deux éléments m’ont un peu déçu. D’abord, le film reprend l’intrigue d’un autre film d’action satirique (que je ne nommerai pas pour éviter les divulgâcheurs). Ensuite, un gag a été repris d’une parodie des années 90, avec l’ajout d’un chien pour « ajouter du mordant ».
N’empêche, ma mentalité reste : si tu veux parodier les superhéros, parodie Superman, pas Deadpool. J’aurais donc préféré que le film évite de copier d’autres parodies. Mais bon, c’est une préférence personnelle, je n’ai jamais été fan des parodies de Scream pour cette raison.

Taken Episode I : faut-il voir les films précédents ?
D’accord, j’arrête avec les références aux films de Liam Neeson.
Le film s’assure de présenter les éléments essentiels pour suivre l’histoire, même si vous n’avez jamais vu les originaux. Ceux qui m’accompagnaient, qui ne les avaient pas vus, ont tout de même apprécié le film, malgré quelques références qui leur ont échappé. Quant aux admirateurs de l’original, ils ne seront pas déçus.

Verdict : une surprise aussi drôle qu’efficace
Honnêtement, ce film était divertissant, rythmé, et assez court (85 minutes). Il représente sans doute l’une des meilleures surprises de l’année. Je vous le recommande sans hésiter.
P.S. : Restez jusqu’à la fin des crédits. Vraiment.
Merci à Paramount pour la projection en avant-première



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