
Six ans après le premier opus, Hideo Kojima vous propose Death Stranding 2: On the Beach, une suite ambitieuse qui prolonge l’univers étrange et poétique du jeu original. Disponible exclusivement sur PlayStation 5, ce nouvel épisode vous promet une expérience plus accessible, tout en conservant la singularité qui a fait la renommée de la franchise. Entre narration introspective, gameplay repensé et direction artistique saisissante, cette suite parvient-elle à captiver davantage que son prédécesseur? Vous vous apprêtez à replonger dans un monde post-apocalyptique où chaque pas compte, chaque livraison a du sens, et chaque rencontre peut bouleverser votre perception du jeu vidéo. Vous êtes prêt?

Une narration plus fluide, mais toujours énigmatique
L’histoire de Death Stranding 2 se déroule onze mois après les événements du premier jeu. Vous incarnez à nouveau Sam Porter Bridges, désormais installé au Mexique avec Lou (un jeune bambin oh combien attachant), jusqu’à ce que Fragile vienne solliciter votre aide pour une nouvelle mission : connecter l’Australie au réseau chiral. Ce voyage introspectif explore des thèmes comme le deuil, la reconstruction et la résilience. Le scénario, bien que toujours cryptique, gagne en lisibilité grâce à un corpus intégré accessible à tout moment, qui vous permet de mieux comprendre les concepts comme la Grève, le DOOMS ou les BT. Les cinématiques sont plus sobres, mieux intégrées, et vous offrent un fil narratif plus fluide. Toutefois, les révélations majeures se concentrent dans le dernier quart du jeu, ce qui peut rendre la première moitié frustrante pour les joueurs en quête d’un rythme soutenu.

Un casting prestigieux mais inégalement exploité
Vous retrouverez des figures connues telles que Norman Reedus (Sam), Léa Seydoux (Fragile), Troy Baker (Higgs), ainsi que de nouveaux personnages comme Neil (Luca Marinelli) ou Lucy (Alissa Jung). Leur présence enrichit l’univers, même si certains membres secondaires, comme l’équipage du Magellan, manquent de profondeur. Les interactions avec ces personnages sont souvent limitées à des dialogues utilitaires, ce qui nuit à l’attachement émotionnel. Pourtant, certaines scènes, notamment celles impliquant Lou ou Tomorrow (Elle Fanning), parviennent à vous toucher grâce à une mise en scène soignée et des performances d’acteurs saisissantes. Le doublage original est d’une grande qualité, bien que la version française soit parfois moins convaincante.

Un gameplay repensé pour plus de confort
Vous retrouverez le cœur du gameplay centré sur les livraisons et la traversée de paysages hostiles. Toutefois, cette suite vous propose un gameplay plus flexible: véhicules accessibles dès les premières heures, téléportation disponible rapidement, armes diversifiées, infiltration plus aboutie. Vous êtes plus libre dans vos trajets, avec des outils communautaires pour faciliter vos déplacements. Le jeu introduit également des missions plus variées: infiltration de bases ennemies, sauvetage d’animaux, exploration de zones sismiques ou encore récupération de ressources pour améliorer des infrastructures. Le système de combat a été étoffé, avec des options tactiques plus nombreuses, et une IA ennemie plus réactive ou presque. Vous pouvez désormais choisir entre l’affrontement direct, la discrétion ou l’évitement, selon votre style de jeu.

Une direction artistique toujours aussi saisissante
Graphiquement, Death Stranding 2 est une vitrine technique impressionnante. Grâce au moteur Decima, vous explorerez des environnements vastes et variés, entre déserts mexicains, plages désolées et régions sauvages australiennes. Chaque zone bénéficie de détails visuels saisissants et d’une météo dynamique influant sur votre manière de jouer. Le jeu exploite pleinement les capacités de la PS5, avec des textures haute définition, un éclairage réaliste et des animations faciales bluffantes. Les arrière-plans dynamiques, les effets de particules et les transitions climatiques renforcent le tout. L’esthétique oscille entre réalisme brut et onirisme, renforçant le sentiment d’étrangeté propre à l’univers de Kojima.

Une bande-son immersive et cohérente
L’environnement sonore accompagne avec soin vos moments de solitude, d’exploration ou de tension. Des compositions originales aux morceaux sous licence, la musique renforce l’ambiance sans jamais prendre le dessus. Le compositeur Ludvig Forssell revient avec des thèmes poignants, rejoints par des artistes comme Woodkid, dont le morceau « To the Wilder » accompagne certaines séquences clés. Le sound design est tout aussi travaillé: chaque pas, chaque goutte de pluie, chaque souffle de vent contribue à créer une atmosphère enveloppante. Il utilise également la spatialisation sonore de la PS5 pour vous immerger encore davantage dans ses environnements.

Une structure de jeu plus dynamique
Le rythme global a été retravaillé. Dès le prologue, vous êtes embarqué dans l’action, avec une alternance plus régulière entre exploration, cinématiques et gameplay. L’Australie, principal segment du jeu, offre des missions plus diversifiées. Toutefois, certaines séquences restent répétitives et le retour régulier au Magellan pour faire avancer l’histoire peut fragmenter votre parcours. Death Stranding introduit aussi des dialogues à choix multiples, mais ceux-ci ont peu d’impact réel sur le déroulement de l’histoire. Malgré cela, la progression est plus fluide, et les objectifs secondaires sont mieux intégrés à la trame principale.

Un équilibre entre accessibilité et identité
L’objectif de cette suite semble clair: vous offrir une expérience plus intuitive, sans trahir la philosophie du premier opus. Interface simplifiée, meilleures explications des mécaniques, difficulté modulable… tout est fait pour que vous puissiez pleinement vous investir, que vous soyez néophytes ou vétérans. Mais Death Stranding 2 reste une œuvre singulière, riche en métaphores, références cinématographiques, et séquences parfois abstraites. Il assume son côté contemplatif, et vous demande de vous investir émotionnellement pour en tirer toute sa richesse. Il ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais à marquer ceux qui s’y plongent pleinement.

Conclusion
Death Stranding 2: On the Beach est une expérience marquante. En tant que joueurs, vous y trouverez une suite plus fluide, mieux équilibrée, enrichie par une direction artistique époustouflante et des thématiques fortes. Si vous avez aimé le premier opus, cette suite devrait vous combler. Et si vous découvrez la série, elle pourrait bien être l’occasion parfaite d’entrer dans l’univers unique d’Hideo Kojima. Malgré quelques longueurs et une narration parfois trop cryptique, le jeu s’impose comme une œuvre à part, à la fois intime et grandiose, qui ne laisse personne indifférent.
Merci à PlayStation pour la copie du jeu.

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