Un week-end entre amis qui vire au cauchemar
Publié par Ratalaika Games, Deep Under est un court visual novel sorti sur Nintendo Switch le 30 mai 2025 et disponible pour moins de 10$. Le jeu nous invite à suivre l’histoire d’un jeune homme nommé Alex qui accepte de partir en virée de camping avec ses amis d’enfance, une occasion en or de reconnecter après tant d’années! Toutefois, au fur et à mesure que le groupe progresse dans la forêt, Alex se sent de plus en plus mal à l’aise et craintif. Un pressentiment qui ne tardera pas à se justifier avec les événements qui suivront. Ainsi, un voyage en camping qui devait être si simple et si amusant… deviendra peut-être la pire décision de leur vie!

Une histoire simple, mais attachante
Le jeu débute de manière très douce, avec la présentation des quelques personnages qui feront partis du récit, en particulier Alex! On nous présente un univers calme et insouciant, totalement en contraste avec la suite de l’histoire. L’introduction est légère, pleine de dialogues familiers et de petites touches d’humour. On sent là une vraie volonté de capturer l’insouciance d’un groupe de jeunes en vacances, qui ne se doute aucunement de ce qui les attend! Cela en est presque nostalgique comme ambiance. Il n’y a bien sûr rien d’extraordinaire à cette mise en scène, mais je trouve qu’elle est suffisante pour créer un certain attachement aux différents personnages.

On bascule ensuite dans un tout autre univers: celui d’une forêt sombre, lugubre et franchement inquiétante! On ressent tout de suite que quelque chose ne va pas. Très vite, Alex commence à perdre ses repères : malaises, visions, phénomènes inexpliqués… réels ou non? Hallucinations? Perd-il pied? Ou la forêt abrite-t-elle un secret bien plus troublant qu’elle cherche à tout prix à garder? C’est en suivant Alex et ses amis que l’on en découvre davantage sur les mystères de la forêt, mais également sur les personnages eux-mêmes!

Bien que l’ambiance pesante et effrayante de la forêt amène les joueurs dans une expérience plus intense et émotionnelle, ce virage vers une tonalité plus «dark», voire surnaturelle, arrive bien trop tardivement… et brusquement! C’est une rupture qui peut avoir un effet surprenant et donc positif pour les joueurs, mais j’ai trouvé la mise en place des événements bien trop lente et même complètement inutile à certains moments. Il semble même parfois manquer de fluidité dans la manière dont l’histoire est racontée et, bien que l’on s’attache un peu aux personnages, le récit ne fait que passer en surface leurs histoires et leurs liens, leurs relations, leurs évolutions… on amène des tensions sans toutefois les exploiter davantage, ce qui peut laisser le joueur avec des questions ou même des frustrations!

Heureusement, la fin était, pour moi, satisfaisante et est parvenue à rattraper — du moins quelque peu — certaines de ces lacunes au niveau du développement de l’histoire.

Une interactivité très limitée
Malheureusement, comme beaucoup de visuals novels courts, Deep Under propose que très peu d’interactivité. Le jeu est déjà très court au niveau de la durée de jouabilité: pour expérimenter tous les choix possibles, il m’a fallu moins de 10 heures, ce qui est sérieusement peu considérant toutes les possibilités que pourrait apporter le jeu grâce à l’histoire principale! Et, au final, je n’ai pas eu l’impression de réellement participer aux décisions du récit.

Déjà, les premières heures de jeu, il n’y a pratiquement aucun choix à faire… et aucun significatif qui plus est! Cela m’a beaucoup déçu et presque enlevé l’envie de poursuivre l’aventure pour être honnête. On découvre rapidement qu’il s’agit plutôt d’une expérience linéaire que d’un jeu à multiples choix et multiples embranchements…

L’absence d’une sorte de «flow chart» pour faciliter le retour aux différents choix n’aide pas à apprécier davantage ce jeu. Si vous tentez l’expérience de Deep Under, je vous conseille fortement de faire une sauvegarde manuelle à chaque fois que l’on vous propose un choix! Sans quoi, vous n’aurez d’autres moyens d’accéder aux autres options que de recommencer l’histoire du début… et il n’y a pas d’avance rapide, alors cela est exaspérant et désespérément long pour rien (un point qui pourrait décidément être amélioré afin d’augmenter l’expérience positive des joueurs).

Un jeu qui semble incomplet
Ainsi, Deep Under comporte plusieurs points négatifs qui donnent parfois l’impression d’un jeu incomplet, ou du moins pas exploité à son plein potentiel! Déjà, en plus de la longueur, il souffre également de quelques bogues techniques, entre autres dans le chargement des dialogues écrits. De plus, l’absence totale de doublage vocal enlève de la vie aux échanges entre les personnages et comme mentionné plus tôt, le jeu ne propose ni «flow chart», ni journal des choix, ce qui rend le suivi narratif souvent très (trop) complexe.

Deep Under ne révolutionne donc pas le genre du visual novel, mais il propose une expérience courte, accessible et charmante. L’histoire en tant que telle est assez agréable, les personnages sont plutôt crédibles et attachants, et même si la transition vers le mystère aurait mérité plus de finesse, l’ensemble fonctionne plutôt bien dans son petit format. Ce n’est pas un incontournable, certes, mais un petit moment à part, à vivre le temps d’une soirée!

Merci à WildOmul pour la copie du jeu.

Pour se procurer le jeu, c’est ici.

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