Parmi les nombreux jeux indépendants qui cherchent à se démarquer, Miuratale attire l’attention par son univers marin dense et original. Inspiré de la mythologie grecque et centré sur des civilisations de sirènes, le jeu propose un cadre intrigant et peu exploité. On y incarne Keena, une jeune sirène investie malgré elle du pouvoir du Trident spirituel, destinée à lutter contre une force obscure menaçant d’engloutir les mers.
Sur le papier, Miuratale a tout pour séduire : exploration, narration, personnalisation et un système de combat dynamique. Et pourtant, malgré des qualités indéniables, l’expérience ne m’a pas suffisamment accroché pour que j’aie envie d’y revenir.

Une mer d’idées parfois à contre-courant
Le monde d’Aegea, divisé entre les royaumes des Miura, Seeka et Atla, est riche en histoire et en couleurs. Le jeu déploie un univers cohérent, avec des décors variés allant de récifs lumineux à des abysses inquiétants. L’influence de la mythologie est bien présente, et l’univers visuel évoque une version aquatique de Journey ou Ori.
Mais malgré ce travail d’ambiance, j’ai eu du mal à me sentir réellement impliqué. L’exploration, bien que plaisante au début, devient rapidement répétitive. Les environnements sont beaux, certes, mais on finit par en deviner la structure, et le sentiment de découverte s’émousse vite.

Un gameplay efficace
Le système de combat repose sur l’utilisation du Trident spirituel et de capacités élémentaires. Enchaîner les attaques et alterner les pouvoirs est fluide, et certains affrontements, notamment contre les boss, sont bien pensés. On retrouve même une certaine nostalgie dans la sensation de nager librement dans des espaces ouverts, ce qui m’a immédiatement rappelé Ecco the Dolphin sur Sega Genesis.
Cela dit, cette nostalgie n’a pas suffi à me convaincre. Le gameplay, bien que fonctionnel, m’a semblé manquer de variété au fil des heures. On débloque de nouvelles compétences, on affronte des créatures de plus en plus puissantes, mais rien ne m’a vraiment surpris ou donné envie de pousser plus loin l’aventure.

Un système de personnalisation riche en couleurs
Miuratale propose une personnalisation poussée : fabrication d’armures, cuisine de plats améliorant les stats, potions à concocter… Des mécaniques qui devraient ravir les fans de crafting et de gestion d’équipement. Pour ma part, ces systèmes ne m’ont jamais paru essentiels. Ils donnaient l’impression d’ajouter de la complexité pour la complexité, sans réel plaisir à la clé.
Cela n’a pas aidé à renforcer mon attachement au jeu. Chaque détour par l’atelier ou le laboratoire me semblait plus une obligation qu’un moment de créativité. Encore une fois, cela parlera à un autre type de joueur, mais je n’en fais pas partie.

Une narration ambitieuse
Le jeu affiche fièrement un script de plus de 50 000 mots et ambitionne de raconter une fresque mythologique entre les royaumes de sirènes. C’est respectable, mais le rythme de la narration ralentit parfois l’élan du jeu. Beaucoup de dialogues, souvent bien écrits, finissent par alourdir une aventure qui gagnerait à être plus épurée.
J’ai apprécié certaines rencontres, et l’univers possède une vraie personnalité. Mais je n’ai pas ressenti le besoin d’en apprendre davantage une fois la première boucle narrative terminée. L’histoire ne m’a pas suffisamment accroché pour me donner envie de m’y attarder.

Une aventure qui ne me donne pas envie de replonger
Miuratale est un jeu soigné, porté par une direction artistique réussie et des idées intéressantes. Il a su éveiller ma curiosité, notamment grâce à son atmosphère sous-marine unique et à quelques clins d’œil bien sentis à Ecco the Dolphin.
Mais après quelques heures de jeu, une chose est devenue claire : je ne suis pas le public visé. L’expérience ne m’a jamais profondément captivé, ni par son gameplay, ni par sa narration. Ce n’est pas un mauvais jeu, loin de là, mais c’est un jeu qui ne m’a simplement pas donné envie de rester.
Pour les amateurs d’univers marins profonds, de crafting minutieux et d’histoires étendues, Miuratale mérite sans doute qu’on s’y attarde. Pour les autres, il se pourrait bien que cette plongée reste sans récolte.

Merci à Carrion Wave pour la copie du jeu.

Pour se procurer le jeu, c’est ici.

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