
Dans l’univers du jeu indépendant, Flora and Fang : Guardians of the Vampire Garden se présente comme une curiosité rétro aux accents d’Halloween. Avec ses graphismes pixelisés, ses mécaniques simples et son ambiance de jardin hanté peuplé de vampires, de citrouilles et de chauves-souris, ce titre évoque immédiatement une époque révolue du jeu vidéo. Celle des parties sur NES en pyjama, des cartouches qu’on soufflait avant d’y jouer, et des défis simples, mais efficaces.
Un hommage assumé aux jeux 8-bits
Dans les premières minutes, Flora and Fang semble un jeu tout à fait ordinaire dans lequel l’évolution semble linéaire. À ma grande surprise, plus on avance et plus on découvre une borne d’arcade rappelant la MAME. On fait un clin d’œil appuyé à des classiques comme Ice Climbers, Balloon Fight, Pac-Man, Qbert* ou encore le tout premier Mario Bros. On y retrouve cette rigidité volontaire dans les mouvements, les plateformes un brin capricieuses et les ennemis aux trajectoires prévisibles, mais punitives. Le gameplay repose essentiellement sur une formule éprouvée : grimper, éviter, éliminer, recommencer.
Mais ce n’est pas un défaut en soi. Le jeu semble assumer pleinement son statut d’hommage, voire de capsule temporelle. Il invite à revivre une forme de pureté vidéoludique : celle où un seul bouton suffisait à tout faire. Le tout est présenté avec une direction artistique charmante, oscillant entre l’effrayant et le mignon. Les environnements fleuris et les teintes automnales contrastent joliment avec les monstres de la nuit, renforçant l’identité visuelle du jeu.

Une thématique parfaitement saisonnière
Le choix d’un jardin envahi par les créatures de la nuit s’ancre dans une ambiance très “Halloweenesque”. Les citrouilles animées, les pieuvres-vampires et les squelettes-jardiniers forment un bestiaire aussi loufoque qu’amusant. Les développeurs ont clairement misé sur une esthétique festive qui se prête parfaitement à des sessions de jeu en octobre.
La bande sonore, elle aussi, suit cette logique. Des mélodies aux sons rétro accompagnent le joueur dans son périple, renforçant l’atmosphère étrange, mais accessible. À noter également : la possibilité de jouer en coop local, ce qui rend l’expérience encore plus proche de ces soirées passées à se passer la manette entre amis.

Un concept connu… peut-être trop
Cependant, il faut le dire franchement : Flora and Fang ne révolutionne rien. Son concept, bien que charmant, donne l’impression d’avoir déjà été vu — et plusieurs fois. Pour les joueurs aguerris qui possèdent déjà une collection de consoles rétro ou qui utilisent des émulateurs, le jeu pourrait même sembler redondant. En termes de contenu, les niveaux ne manquent pas de variété, et la courbe de progression reste plutôt intéressante.
Certains y verront une limite, d’autres une fidélité au genre. C’est une question de perspective. Mais pour qui cherche une innovation ou une mécanique inédite, ce n’est clairement pas ici qu’il faut creuser.

Une porte d’entrée pour une nouvelle génération
Là où Flora and Fang tire peut-être son épingle du jeu, c’est dans son potentiel de transmission. Il constitue une excellente porte d’entrée pour les plus jeunes ou pour les joueurs n’ayant jamais expérimenté les racines du jeu de plateforme. Facile à prendre en main, rythmé, et visuellement attrayant, il peut être une belle façon de découvrir un style autrefois dominant.
De plus, son format court et son accessibilité en font un bon “snack game” : un jeu que l’on lance sans pression, pour une courte session, sans engagement massif.

Une aventure modeste mais attachante
Au final, Flora and Fang : Guardians of the Vampire Garden n’a pas vocation à rivaliser avec les grands titres de la scène indépendante ou les mastodontes du rétro gaming. Il se contente d’être ce qu’il est : une petite aventure pixelisée qui sent bon les feuilles mortes et les bonbons d’Halloween.
S’il est facilement remplaçable pour les collectionneurs ou les nostalgiques équipés, il n’en reste pas moins un détour sympathique pour les curieux. Il réussit, avec sincérité, à évoquer des souvenirs tout en ouvrant une porte sur le passé des jeux d’antan. Et parfois, c’est amplement suffisant.
Merci à Bortbyting AB pour la copie du jeu.

Pour se procurer le jeu, c’est ici.


Laisser un commentaire