Rebonjour à tous et à toutes, je suis Thibni, le sous-fifre au Dieu Geek, toujours là à vous amuser avec des histoires peu poétiques et un rythme à vous saouler debout! Aujourd’hui, je vous fais la présentation de ma critique sur les 6 premiers tomes de Yokai Wars.

Yokai Wars, écrit et illustré par Misakix Yumisaki, est un manga d’horreur ancré dans le folklore japonais. Publié initialement le 13 octobre 2023 par MANA BOOKS, ce récit sombre et envoûtant plonge les lecteurs dans un univers peuplé de créatures surnaturelles et de légendes inquiétantes. La série compte actuellement 9 tomes complets, avec un dixième en cours de production.

Tome 1


L’histoire débute avec l’apparition d’un tueur surnommé: Le Tueur à la Stèle avec pour victime: Marie Iwaizumi. C’est avec cela que nous faisons la connaissance du personnage principal de la série: « Masora Kuriyagawa ». Un jeune Collégien, agé de 16 ans qui est en première année (selon le système japonais).
Ce jeune garçon a pour but d’être le plus discret possible. Il nous est présenté comme étant un jeune homme qui aime vivre une vie monotone et ennuyeuse.
Un jour, alors qu’il profite d’un moment, il s’éclipse dans le gymnase pendant l’heure du diner pour manger son repas en paix. Cependant, c’est à ce moment que lui vient l’appel d’un genre de mantra ou une prière, encore difficile à ce point de pouvoir comprendre ce qui se passe, mais cet appel vient avec l’apparition d’un corbeau à trois jambes et qui le téléporte dans un village, connu sous le nom de: Village Des Yokai. Cependant, Masora ne se retrouve pas seul, avec lui est la jeune Mikako Inubuchi. Celle-ci est une enfant métisse venant d’un père Américain et d’une mère Japonaise. Agée de 17 ans, celle-ci démontrera un regard plutôt positif et sera un support pendant la quête qui leur est révélée:
Afin de pouvoir quitter ce lieu, ils devront tuer un Yokai du nom de Wanyudo. Ils découvriront qu’ils ont 3 vies(lorsqu’ils meurent, l’une des 3 pattes du corbeau disparait), leur permettant de revenir des morts. Ce premier tome se déroule quasiment dans son entièreté autour du combat entre Mikako & Masora contre Wanyudo.
Nous apprenons que pour quitter le village, ils n’ont qu’une seule façon de le faire: Ils doivent tuer leur cible.
C’est suite à la réussite du combat que nous revenons au côté de Masora, au même endroit ou il avait initialement disparu, dans le gymnase. C’est par la suite qu’il apprend la découverte de la seconde victime du « Tueur à la Stèle » et une révélation surprise viendra hanté notre cher Masora suite a cette révélation: Il semblerait qu’il aie une idée sur l’identité du Tueur à la Stèle.
Sa curiosité ainsi que sa crainte viendra perturber son quotidien et le poussera à aller sur les divers réseaux internautes poster sa question:
« Quelqu’un connaît le Village des Yokai? »
Et de recevoir une réponse peu de temps après:
« Tu as tué un Yokai? »

J’aimerais prendre ce temps pour dire que l’auteur s’est grandement inspiré des divers histoires folkloriques japonaises ainsi que de la mythologie japonaise, plus connue sous le nom de « Yokai ». Des êtres dotés d’une connotation spirituelle et qui auraient joué un grand rôle dans les divers histoires partagées et écrites.

Tome 2


Nous reprenons là où le tome 1 nous a laissés : avec la réponse initiale du « Tu as tué un Yokai ? »
Masora, toujours perturbé par cette révélation, recevra davantage de commentaires concernant son sujet initial à propos du Village des Yokai. Entre autres, une vérité troublante émerge : le rédacteur de la première réponse semble réellement comprendre l’état émotionnel de Masora. Il mentionne notamment les Stèles.
C’est à partir de ce moment-là que Masora entre en contact avec trois nouveaux personnages, eux aussi vainqueurs de leur combat contre leur propre Yokai :

  • Koto Zenkunen, un étudiant en Histoire à l’université
  • Yuichisuke Kuji, un ouvrier dans la construction
  • Urina Kuzumaki, une artiste peintre et partenaire de combat de Marie Iwaizumi (première victime du Tueur à la Stèle)

Nous ne savons pas encore ce qui a provoqué leur apparition dans le Village des Yokai, seulement qu’ils ont tous réussi à vaincre leur Yokai et à revenir dans leur monde.
Ils ne se connaissaient pas auparavant et sont tous de parfaits étrangers. Ce mystère sera l’un des éléments qui les poussera à enquêter ensemble pour comprendre :
« Pourquoi nous ? »

C’est à la suite de cette rencontre qu’ils parviennent, tous ensemble, à établir différentes règles à suivre, liées à la mission qui leur est imposée au Village des Yokai :

  1. Deux personnes, ni plus ni moins, sont emmenées au Village des Yokai de manière imprévisible.
  2. Ces personnes ont l’obligation de tuer un Yokai. C’est la seule façon de sortir du village, qui est entouré d’un précipice infranchissable.
  3. Chacun a trois chances. À chaque échec, l’une des pattes du corbeau se brise.
  4. Celui qui échoue trois fois est retrouvé mort dans le monde réel, aux côtés d’une stèle.
  5. Le temps est limité à trois heures.

Très vite, Masora se retrouve à nouveau transporté dans le monde des Yokai, cette fois avec une nouvelle partenaire : Yuzuki Iwaizumi, la sœur de Marie.
Leur cible cette fois est un Kappa.

Le Kappa est une créature aquatique, issue d’une évolution ou transformation d’un être ressemblant à une tortue, avec sa carapace, mais au corps plus humanoïde que reptilien.
Pendant le combat, nous en apprenons davantage sur Yuzuki et Marie Iwaizumi.
Après un affrontement difficile, ils parviennent eux aussi à vaincre le Kappa.

Une fois revenu à leur emplacement initial, Masora contacte rapidement Koto pour lui raconter ce qu’il vient de vivre. Cette information s’avérera capitale, car c’est la première fois que l’un d’eux retourne pour une seconde fois au Village des Yokai.
Koto prendra alors l’initiative de formuler un plan pour obtenir davantage d’informations, dans l’espoir de recevoir des réponses de quelqu’un de plus informé qu’eux.

C’est ainsi qu’émerge leur première piste :
Akazawa, un résident du département de Fukushima, semble détenir des informations sur le Village des Yokai et pose une question intrigante :
« Connaissez-vous un village du nom de Sozenmura ? »

À la suite de cette déclaration, notre attention se tourne vers un bâtiment : l’Hospice Fleurs de Rêve, à Fukushima.
Plusieurs personnes semblent à la recherche d’un vieil homme surnommé Monsieur Akazawa, et ils y trouvent une lettre contenant ce message :
« Le Village des Yokai, un village disparu à la frontière entre Iwate et Akita. »

Le Kappa est connu pour un mélange de caractères spécifiques telle la fusion entre: Kawa (Rivière) et Warawa (Enfant; Garçon) pour formé le terme: Kawappa, qui donna le terme Kappa. J’aimerais prendre le temps de préciser que les 2 personnages affiliés au combat contre le Kappa vont tous les deux mourir au moins une fois dans d’atroces souffrances.

Tome 3


Nous commençons ce tome directement dans le Village des Yokai, avec l’image d’une personne terrorisée et celle d’un vieillard décédé.
Voici le prochain Yokai : un être humanoïde vêtu d’un kimono, entouré de flocons de neige.

Revenant à Masora, nous reprenons là où nous nous étions arrêtés à la fin du tome 2, avec les dernières informations laissées par l’inconnu surnommé Akazawa : le village disparu de Sozenmaru.
Masora découvre qu’il subit des effets secondaires à la suite de ses déplacements dans le Village des Yokai, comme une sorte d’anomalie.

À la suite de cela, le gouvernement publie un décret obligeant toutes les écoles à fermer leurs portes afin de protéger les jeunes : le Tueur à la Stèle a fait deux nouvelles victimes :

  • Toru Yahaba, 21 ans, Tokyo.
  • Toichi Akazawa, 98 ans, département de Fukushima.

Leur seule piste pour en apprendre davantage sur le village de Sozenmaru et le Village des Yokai vient de disparaître.

Pendant ce temps, Koto est appelé pour une seconde visite dans le Village des Yokai. À ses côtés : un homme plus âgé, maître de conférences, Hoshifumi Toyomane, 35 ans, originaire de Miyagi.
Leur Yokai : la Femme des Neiges.

Ensemble, ils devront affronter une Yokai redoutable, capable de congeler tout ce qu’elle touche et de contrôler la neige qu’elle semble générer à volonté.
Hoshifumi révèle une capacité hors norme pour les mathématiques, qu’il mettra en pratique pour vaincre la Yokai. À ses côtés, Koto utilise son ingéniosité ainsi que sa connaissance culturelle et historique pour parvenir, ensemble, à vaincre la Femme des Neiges.

Pendant leur combat, Masora découvre qu’il est capable de voir dans le Village des Yokai et peut confirmer que Koto, ainsi qu’une autre personne, s’y trouvent actuellement.
Simultanément, nous en apprenons davantage sur le passé de Koto, ses motivations et ce qui le pousse à vouloir en savoir plus sur ce mystérieux village disparu.

Avec une nouvelle victoire pour Koto, celui-ci retourne dans le monde réel. Lui et ses alliés peuvent alors regrouper leurs informations. Koto est de nouveau contacté au sujet d’Akazawa : ce dernier n’était pas un vieil homme dérangé, mais quelqu’un qui possédait une véritable connaissance de ce qui est en train de se produire. Peu avant sa mort, il semblait obsédé par la sculpture de corbeaux à trois pattes.

C’est grâce à l’intervention de Tamayo Fuchinobe, employée de la maison de retraite où résidait Akazawa, que le groupe apprend ses dernières paroles :
« Ce village a pourtant officiellement disparu… avec Shizuru Yatagami… » et « Je suis né là-bas… à Sozenmaru. »

Avec un nouvel allié à leur cause, Hoshifumi, ils sont désormais cinq et parviennent à organiser un appel vidéo tous ensemble.
Cependant, deux manquent à l’appel : Yuichisuke Kuji et Urina Kuzumaki.

C’est à ce moment-là que Masora a une nouvelle vision du Village des Yokai : les deux absents sont en plein combat contre un Yokai particulièrement dangereux…
Ils n’en sont qu’à leur dernière vie.

Tome 4


Le danger est imminent : Yuichisuke Kuji et Urina Kuzumaki sont en plein combat, et ils n’en sont plus qu’à leur dernière vie.
Alors que nous revenons à l’appel vidéo entre Hoshifumi, Koto et Masora, nous apprenons l’existence d’une sixième partenaire : Koko Toyomane, la fille de Hoshifumi.

Elle possède elle aussi la capacité de voir dans le Village des Yokai. C’est ainsi que nous découvrons qu’il existe une limite à l’accès à cette vision : il semblerait qu’il faille avoir eu un minimum d’interaction directe avec l’un des élus du combat. Masora est inquiet pour Yuichisuke et Urina, car bien que ses connaissances en folklore japonais soient limitées, il reconnaît tout de même leur adversaire : Nurarihyon, le Maître des Yokai.

Il prend l’apparence d’un vieil homme à la tête en forme de gourde, vêtu d’un kesa, un vêtement traditionnel souvent associé aux moines bouddhistes (même si ce n’est pas exclusivement le cas, cela permet de mieux l’imaginer). Après la mort subite de Yuichisuke, Urina finit par se cacher, mais meurt à son tour, victime de la limite de trois heures…

Immédiatement après leur échec, alors que Masora est en plein deuil, il est à son tour appelé dans le Village des Yokai. Simultanément, Koko Toyomane est elle aussi appelée. Leur cible : Nurarihyon.

Ce tome nous permettra d’en apprendre davantage sur le passé de la famille Toyomane et de découvrir le talent inné de Kokko : l’Oreille Absolue. D’ailleurs, elle préfère qu’on l’appelle Kokko, et non Koko.Pendant ce temps, Koto découvrira qu’il possède lui aussi la capacité de voir dans le Village des Yokai, ce qui lui permettra d’être témoin du combat opposant Kokko et Masora à Nurarihyon.

Ce combat sera particulièrement difficile, car la capacité « magique » de Nurarihyon consiste à retourner les attaques contre ceux qui lui causent du tort. Malgré tout, Kokko et Masora parviennent à remporter la victoire. Cependant, la fin de ce combat ne ressemble à aucune autre : une sirène retentit dans tout le Village, et ce qui choque tout le monde, c’est que même ceux qui sont encore dans le monde réel l’entendent…

À la suite de cette sirène, les cinq membres encore vivants se retrouvent tous ensemble dans le Village des Yokai :
Masora, Kokko, Hoshifumi, Koto et Yuzuki. Leur mission : tuer Shizuru Yatagami. Cette opportunité sera leur unique chance, car ce dernier s’est enfin réveillé. C’est ainsi que fait son entrée le Yokai : Shizuru Yatagami. Sa présence dégage une aura et une prestance surhumaine, telle celle d’un dieu.

Nurarihyon est connu pour son assurance si grande que tout le monde croit qu’il est le maître de maison, ce qui le rend quasiment impossible à expulser. Il n’a pas tendance à faire du mal aux humains, même s’il est reconnu comme étant le commandant du Hyakki Yako, la célèbre procession nocturne des cent démons.

Tome 5


Le combat a déjà commencé. Les cinq sont actuellement dans le Village des Yokai, et la présence ainsi que la puissance de leur cible sont écrasantes. Ce dernier Yokai a la capacité de communiquer avec les humains dans leur langue et d’interagir avec eux. À travers ce tome, l’auteur nous permet d’approfondir son histoire et de découvrir plus de détails que pour tous les autres Yokai présentés auparavant.

C’est au cours de leur affrontement contre Shizuru qu’ils apprendront que ce dernier a un plan, une vision qu’il souhaite réaliser :
ramener le Japon à un état pur, où la religion domine tout.

Malheureusement, ils découvrent également que Shizuru est capable d’utiliser toutes les capacités des Yokai présentés jusqu’à présent, y compris celles de ceux déjà affrontés mais non révélés au lecteur. Le combat sera ardu et terriblement difficile. Les cinq descendants devront faire des choix extrêmement douloureux, malgré eux. Nous faisons ici, plus précisément, la connaissance du créateur des Yokai rencontrés jusqu’à présent. Nous n’apprenons pas grand-chose sur son passé, mais il semble être humain à première vue, et porte une épée à l’aspect particulier.

Malgré tout, grâce à Hoshifumi, ils finiront par élucider les capacités des attaques spéciales utilisées par Shizuru, ce qui leur permettra d’avoir enfin une chance de riposter. Alors que le combat s’éternise, l’espoir semble peu à peu quitter le groupe, qui lutte tant bien que mal pour survivre. Le temps continue de s’écouler, et les dégâts infligés à Shizuru restent minimes.

Dans un moment de désespoir, Masora se laisse submerger par toute la rage de son désir de survivre. Il donne tout ce qu’il a… Soudainement, Shizuru commence à craindre Masora. Ce dernier semble posséder une capacité particulière qui le déstabilise… C’est à ce moment-là que Masora déclenche sa propre :
attaque spéciale : Rafales de Vide.

Tome 6


Pour la première fois depuis le début du combat contre Shizuru, le groupe commence à réellement prendre l’avantage et gagne peu à peu du terrain.
Finalement, ils réussissent même à remporter le combat grâce à l’apparition soudaine de Yuzuki, blessée après avoir frôlé la mort. Elle parvient à déjouer l’attaque spéciale de Shizuru à l’aide d’un piège, ce qui permet à Masora de porter le coup final, juste avant que le temps ne soit entièrement écoulé.

Mais cette victoire ne vient pas sans pertes. Elle a un prix lourd que tous devront payer. Suite à la défaite de Shizuru, un étrange phénomène se produit dans le monde réel : une tour mystérieuse apparaît, que les gens commencent à appeler « Ishigami ».
C’est à ce moment qu’un laps de temps de trois ans s’écoule, et l’histoire reprend avec Masora, désormais âgé de 19 ans.

Le Japon a été bouleversé par l’apparition de l’Ishigami. Plusieurs groupes et instituts de recherche se sont lancés dans des études approfondies pour comprendre son origine, notamment le matériau dont elle est composée. Pendant ce temps, Masora s’habitue peu à peu à ses nouvelles capacités physiques et « magiques ». Ces pouvoirs ne sont pas encore clairement expliqués dans l’histoire : ni leur origine, ni leur fonctionnement ne sont dévoilés. Il s’agit de capacités spéciales, mais aucun détail supplémentaire n’est donné pour le moment.

Malgré ces trois années de paix, les jeunes survivants sont à nouveau appelés dans le Village des Yokai.
C’est à ce moment que nous faisons la connaissance de Honoka Zenkunen, la mère de Koto Zenkunen, le jeune historien. Cette fois, leur cible est : Nurikabe.

Petite remarque : le point faible de ce Yokai est situé à « l’entrejambe », un choix qui, bien qu’étrange, est traité sur un ton humoristique. Son design accentue davantage le côté comique que véritablement menaçant, ce qui rend l’affrontement un peu plus léger. Nous apprenons que Honoka a développé un pouvoir spécial au cours des trois dernières années : elle est capable de prédire l’avenir. Même si ses visions sont brèves, elle voit clairement que leur première tentative pour vaincre Nurikabe sera un échec.

Mais un obstacle inattendu vient compliquer la mission : une nouvelle règle, inexistante trois ans plus tôt, fait son apparition.
Désormais, un second Yokai peut surgir en plein combat. C’est alors qu’un message résonne à travers le Village des Yokai :
« Un autre Yokai va faire irruption. Vous n’avez pas besoin de le tuer, mais faites attention à vous. » Et c’est ainsi que surgit : Yamata no Orochi.

Ce Yokai est craint et méprisé par les autres Yokai, et il agit au service de Shizuru Yatagami.
Il viendra à plusieurs reprises perturber le combat, mettant en échec les tentatives de Honoka et Masora. Il réussira même à les tuer chacun une fois, les forçant à utiliser deux de leurs vies restantes dans leur tentative désespérée de vaincre Nurikabe.

Finalement, après un combat éprouvant, ils réussissent à vaincre Nurikabe.
Mais alors que Masora reprend son souffle, il remarque que son écusson — en forme de corbeau à trois pattes — change de couleur. Un phénomène étrange semble se produire… C’est à ce moment que Yamata se tient à ses côtés, se tourne vers lui et déclare : « On dirait que ta transformation a commencé. »

« Ishigami » est souvent attribué à un type de « Dieu Rocher » ou « Roche par dessus Tête ». (Traduction littéraire). Kami, terme respectif utilisé pour désigner un dieu, alors que Ishi, signifie Pierre. « Nurikabe », esprit du Folklore Japonais, ce dernier apparaît la nuit, bloquant le passage aux personnes. Sa forme réelle est plus souvent associée à une ressemblance à Cerbère de la Mythologie Grecque. Mais dans les derniers temps, le Japon semble avoir d’avantage adopté une vision tel un mur avec des jambes.

Mon avis
Nous vous présentons un ouvrage basé sur le folklore japonais, suivant l’histoire du personnage principal nommé Masora Kuriyagawa.
Nous accompagnons ce dernier à travers diverses péripéties dans un monde influencé par les Yokai. Ces créatures sont perçues comme une véritable menace, et Masora, ainsi que ses différents alliés, seront contraints — malgré eux — de les affronter et de les éliminer.

Cependant, ce village lié aux Yokai cache une histoire mystérieuse : il semblerait avoir complètement disparu des cartes et des archives historiques, comme s’il avait été effacé à jamais…
Ce village existerait dans une époque ancienne, au tout début de l’introduction des armes à feu au Japon, bien que les Yokai eux-mêmes possèdent des pouvoirs de nature magique.

Masora se retrouvera donc à plusieurs reprises dans des combats à mort contre ces créatures. À chaque fois qu’il est appelé et transporté dans le village des Yokai, une seule option s’offre à lui pour s’en échapper : réussir la mission en éliminant la cible désignée.

L’histoire est absolument géniale, captivante et envoûtante. Son originalité nous sort des récits classiques, mêlant des éléments d’isekai sans tomber dans les clichés, et en introduisant des pouvoirs surnaturels sans pour autant les attribuer à des « héros » au sens traditionnel. Les moments de lenteur servent à mettre l’accent sur des scènes clés ou à introduire des retours dans le passé de certains personnages. En revanche, lorsque l’action s’accélère, c’est souvent pour déboucher sur un cliffhanger puissant, qui nous laisse impatients de découvrir la suite.

L’univers est très bien construit, avec une connaissance fine des faits culturels japonais, et l’on ressent une réelle recherche de la part de l’auteur. Masora est rapidement attachant, et il montre une gamme d’émotions qui se développe au fil des chapitres. Son évolution, notamment dans les décisions difficiles qu’il doit prendre, est marquante. Ce même développement est perceptible chez les autres personnages, chacun ayant son propre cheminement. L’antagoniste, Shizuru Yatagami, se distingue par sa complexité et la profondeur de sa vision. Il est clair qu’il est prêt à tout pour atteindre son objectif.

Bien que le style soit parfois plus abstrait que réaliste, on perçoit l’intention de l’auteur-artiste dans les détails apportés à chaque personnage. Il propose une approche visuelle intéressante, en particulier dans les vêtements, qui sont uniques pour chacun des personnages, y compris les Yokai. Cependant, certains points faibles se démarquent. Les expressions faciales manquent souvent de précision et de nuance. De plus, la représentation du ciel ou des décors en général, notamment l’environnement du village des Yokai, est souvent confuse. On ne sait pas s’ils se trouvent en hauteur, sous terre, ou ailleurs. Le choix de situer l’action majoritairement la nuit semble servir à masquer ces lacunes.

Les thématiques principales tournent autour du combat. Certains aspects sociaux ou personnels sont évoqués, mais souvent survolés. On aperçoit parfois les désirs ou motivations des personnages, mais cela reste superficiel. Ce n’est donc pas une œuvre à forte portée psychologique, mais cela n’enlève rien à sa qualité. Le folklore et l’histoire sont au cœur du récit, et ces éléments sont traités avec soin. C’est ce qui justifie la note de 3/5 malgré la légèreté des autres thématiques. Le récit reste fluide et agréable, et offre par moments une profondeur unique, notamment dans certains sujets sombres.

Ce que j’ai le plus aimé, ce sont les représentations graphiques pour symboliser certains éléments, comme le nombre de vies restantes, la séparation entre le monde réel et celui des Yokai, ou encore l’élaboration des stratégies utilisées pour les affronter. J’ai également apprécié la touche personnelle de l’auteur, notamment sa maîtrise de l’histoire et du folklore japonais. Le mystère omniprésent dans le récit maintient une tension constante, même lorsqu’il livre quelques indices ici et là.

Ce qui m’a particulièrement surpris, voire choqué, c’est le combat contre l’un des Yokai dans le tome 6, notamment en ce qui concerne son point faible. Le traitement graphique est inattendu, et l’obstination de l’auteur à le représenter de cette manière m’a laissé perplexe — à découvrir par vous-même. En termes de comparaison, l’usage des oiseaux m’a fait penser à Demon Slayer, tout comme l’évolution des pouvoirs. Mais pour ce qui est du scénario, je n’ai encore rien lu de vraiment similaire.

Ce manga s’adresse surtout aux lecteurs en quête de folklore, d’aventure et de mystère. Si vous aimez les récits où le personnage principal évolue, développe sa personnalité et est contraint de faire des choix parfois difficiles, voire déchirants, vous serez comblés. Une série à lire paisiblement, qui saura captiver votre imagination et vous surprendre grâce à ses nombreux rebondissements.

Merci à Interforum pour les copies des livres.

Note globale des tomes 1 à 6

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