
En 2007, Lost Planet: Extreme Condition débarquait sur PC après avoir fait ses armes sur Xbox 360. Développé et édité par Capcom, le jeu ambitionnait de mêler des mécaniques de third-person shooter explosives à une direction artistique unique et glaciale. Plus de quinze ans après sa sortie, il est toujours intéressant de revenir sur ce jeu au charme particulier, qui malgré ses aspérités, a su laisser une trace durable dans le paysage vidéoludique.

Un monde gelé à la direction artistique marquante
Ce qui saute aux yeux en lançant Lost Planet, c’est l’univers visuel puissamment évocateur. L’action se déroule sur E.D.N. III, une planète hostile plongée dans une ère glaciaire, balayée par des tempêtes de neige permanentes. Ce cadre polaire n’est pas un simple décor : il fait partie intégrante du gameplay et de la narration.
La direction artistique impose une ambiance de survie dans un monde inhospitalier. Les paysages enneigés, les tempêtes dynamiques et les bases abandonnées donnent au jeu un cachet visuel fort, encore efficace aujourd’hui. Bien que les textures puissent paraître datées sur certaines surfaces, la conception globale des environnements reste impressionnante, quelques fois je me suis surpris à admirer le paysage alors que ma réserve thermique s’épuisait. On ressent aussi constamment la rudesse du climat, ce qui contribue à l’immersion.

La mécanique de la chaleur thermique : une idée brillante
L’élément de gameplay qui distingue immédiatement Lost Planet de ses concurrents est son système de chaleur thermique (T-ENG). En tant qu’être humain évoluant dans un environnement glacial, le héros Wayne doit constamment collecter de l’énergie thermique pour survivre. Cette ressource diminue lentement avec le temps, et plus rapidement lorsqu’il subit des dégâts.
Cette mécanique introduit une tension constante et une urgence subtile dans toutes les phases de jeu. On ne peut pas se permettre de flâner ou d’explorer sans but : tout est une course contre la montre. Ce système encourage également à prendre des risques pour récolter de la T-ENG sur les ennemis ou dans les structures. Il s’agit d’un excellent exemple de gameplay lié à la narration et à l’univers du jeu.

Un protagoniste simple mais efficace
Wayne, le personnage principal joué par l’acteur Lee Byung-hun connu actuellement pour son rôle dans Squid Game, n’a rien de très original : un amnésique sauvé par des survivants qui cherche à comprendre ce qui lui est arrivé et affronter les créatures responsables de la mort de son père. Mais il fonctionne comme vecteur narratif dans un monde froid et violent. Le scénario n’est pas le point fort du jeu, mais il remplit son rôle en maintenant l’intérêt jusqu’au bout, avec quelques révélations intéressantes et une ambiance de série B assumée.

Des combats nerveux et bien rythmés
Capcom a conçu un système de tir solide et satisfaisant. Le feeling des armes est bon, les impacts sont puissants, et les affrontements, bien que parfois un peu rigides, ont un rythme soutenu. Le bestiaire, composé principalement des Akrids (des créatures insectoïdes géantes), propose des affrontements intenses où il faut souvent viser leurs points faibles incandescents.
Les boss, en particulier, sont des moments forts : massifs, spectaculaires et parfois oppressants, ils demandent stratégie, mobilité et précision. La variété des armes (fusils d’assaut, lance-roquettes, grenades, etc.) et la possibilité de piloter des Vital Suits (exosquelettes armés) ajoutent à la richesse des affrontements.

Les Vital Suits : un vrai plus pour le fun
Parmi les grandes forces de Lost Planet, on trouve sans doute ses fameux Vital Suits (VS). Ces mechas offrent au joueur un véritable sentiment de puissance. Certains VS permettent de voler, d’autres de porter deux armes lourdes simultanément. Ils sont souvent indispensables pour venir à bout de vagues ennemies ou pour traverser certaines zones particulièrement hostiles.
Capcom a réussi à rendre ces machines maniables et ludiques, sans jamais qu’elles ne prennent le pas sur le gameplay à pied. Leur intégration est équilibrée et leur design, encore aujourd’hui, respire le style japonais.

Une adaptation PC réussie… avec quelques accrocs
Le portage PC de Lost Planet était à l’époque une belle surprise. Il propose des graphismes légèrement améliorés, une meilleure résolution, et surtout la compatibilité avec les configurations modernes. Les effets de particules, la neige dynamique et les explosions prennent une toute autre ampleur sur une bonne machine.
Cependant, la gestion des contrôles au clavier/souris peut rebuter. Même si l’on peut reconfigurer les touches, certaines commandes restent étrangement assignées par défaut, et la visée n’est pas toujours aussi fluide qu’elle pourrait l’être. Heureusement, le support manette compense largement ce défaut.

Une campagne solide, mais un peu linéaire
La campagne principale se découpe en missions relativement classiques : infiltration de bases ennemies, affrontement contre des boss, exploration en VS, etc. La campagne peut sembler un peu courte, entre 5 à 6 heures de jeu.
Cela dit, le déroulé est très dirigiste. Le level design, bien qu’efficace, ne laisse que peu de place à l’exploration ou à la créativité. Chaque mission est un couloir déguisé, ce qui limite quelque peu la rejouabilité. Cela dit, à l’époque, cette structure était standard, et Lost Planet la maîtrise bien.

Un multijoueur sous-estimé
La version PC proposait également un mode multijoueur en ligne, qui, bien que limité, ajoutait à l’époque un certain attrait. Jusqu’à 16 joueurs pouvaient s’affronter sur des cartes inspirées de la campagne solo. L’intégration des VS en PvP donnait lieu à des combats chaotiques mais passionnants.
Aujourd’hui, les serveurs sont désertés, mais on peut encore y jouer en local ou via VPN.

Quelques défauts notables
Malgré ses qualités, Lost Planet: Extreme Condition souffre de quelques défauts qui l’empêchent d’atteindre l’excellence.
- Une IA ennemie assez limitée – Que ce soit les humains ou les Akrids, leur comportement est parfois prévisible, voire stupide. Cela casse parfois l’immersion, surtout dans les missions humaines.
- Des dialogues et une narration datés – Si le jeu a du charme, les dialogues sont souvent plats, et la mise en scène manque de finesse. L’histoire reste secondaire, ce qui est dommage vu le potentiel de l’univers.
- Répétitivité des environnements – Malgré une ambiance glacée réussie, les décors finissent par se ressembler. Il aurait été agréable de visiter plus de lieux vraiment distincts sur E.D.N. III.

Verdict final
Lost Planet: Extreme Condition est un TPS marquant, original et visuellement fort. Son univers gelé, ses mécaniques uniques de survie et ses combats de mechas en font un titre qui mérite encore aujourd’hui d’être redécouvert sur PC. Capcom a su y injecter un vrai savoir-faire, à la croisée de l’Occident et du Japon.
Certes, il souffre de quelques limitations techniques, d’un manque de profondeur scénaristique et d’une certaine linéarité. Mais ces faiblesses sont largement compensées par un gameplay solide, une ambiance puissante, et un fun immédiat qui ne faiblit jamais.
En résumé :
- Univers glacial original et immersif
- Mécanique de chaleur thermique intelligente
- Combats nerveux, boss impressionnants
- Vital Suits très fun à piloter
- Portage PC graphiquement réussi
À améliorer :
- IA ennemie perfectible
- Narration et dialogues basiques
- Structure de missions linéaire
Si vous cherchez un TPS old-school avec une ambiance à part et des mécaniques originales, Lost Planet est un petit bijou oublié qui mérite de regeler votre cœur de gamer.

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