Batman: City of Madness a été publié initialement sous la bannière de DC en 2023. Il s’agit d’une mini-série en trois tomes, écrite et illustrée par Christian Ward. En ce qui concerne la version française de cette bande dessinée, elle est éditée par Urban Comics, c’est également cette version que j’ai lue. Elle est distribuée au Québec par La Boîte de Diffusion.

Ce recueil est disponible en format hardcover au prix de 31,95 $ et est sorti le 7 janvier 2025. Il compte 168 pages et comprend quelques bonus à la toute fin de l’histoire.

The Court of Owls

Qui ne connaît pas Batman ?
En 2024, j’ai couvert la quasi-totalité des grandes histoires de ce héros emblématique, créé par Bob Kane et Bill Finger. Avec Batman: City of Madness, on s’éloigne complètement des sentiers battus. Cette œuvre sombre, culte et singulière s’inspire directement de l’univers étrange et oppressant de H.P. Lovecraft. Contrairement à des titres comme The Dark Knight Returns ou The Long Halloween, orientés vers l’action pure, City of Madness explore pleinement le genre horrifique.

Dans cette mini-série, nous suivons le Chevalier Noir alors qu’il se rend compte, lors d’une nuit particulièrement troublante, que quelque chose cloche à Gotham. La ville semble plus dangereuse que jamais, et plusieurs de ses ennemis iconiques – Scarface, Two-Face et Clayface, entre autres, apparaissent encore plus instables, voire radicalement transformés.

Le justicier Talons

Cette série d’événements mène Batman vers un groupe bien connu des fans de l’univers DC : la Cour des Hiboux (The Court of Owls). Son dirigeant révèle au héros l’existence d’un Gotham parallèle, bien plus sombre, dissimulé sous la ville qu’il protège depuis toujours.
Face à une menace grandissante, la Cour sollicite l’aide de Batman pour infiltrer ce monde cauchemardesque, aux allures de Stranger Things, avec l’appui des Talons. Leur objectif ? Stopper une version maléfique de Batman issue de ce Gotham souterrain.

Le Batman du Gotham souterrain

Un détour réussi vers l’occulte et le surnaturel
Bien que nous ne soyons pas habitués à ce type d’histoire dans l’univers de Batman, je dois avouer que sortir du cadre classique des affrontements de justicier urbain pour plonger dans l’occulte m’a véritablement plu.

En général, l’univers de Batman reste assez terre-à-terre : les super-pouvoirs et les éléments surnaturels y sont peu présents, ce rôle étant davantage réservé à Metropolis et à Superman, dont l’univers s’y prête davantage. C’est donc rafraîchissant de voir Batman confronté à des forces qui dépassent la logique humaine. Peut-être a-t-il déjà eu affaire à ce genre de menace auparavant, mais pour ma part, il s’agit de la première fois que je lis une histoire aussi ancrée dans l’horreur et l’ésotérisme.

Je sais ce que certains puristes me diront : Ra’s al Ghul, Mr. Freeze ou Clayface ne sont pas exactement des antagonistes « normaux » non plus. Et c’est vrai. Mais ici, on parle d’un niveau supérieur, on est loin de menaces comme Sinestro ou Brainiac, et pourtant City of Madness réussit à donner à Batman un défi surnaturel cohérent, sans trahir l’essence du personnage.

Une planche utiliser pour parlé de ce famUne planche dédiée à ce Batman venu des profondeurs de Gotham.

Le développement de l’intrigue est bien mené et les différents fils narratifs s’entrelacent de manière fluide. J’ai particulièrement apprécié voir un Batman désorienté, presque dépassé, un état rare chez lui, et qui ajoute énormément de tension dramatique. Malgré cela, Bruce Wayne prouve une fois de plus pourquoi il est considéré comme l’un des meilleurs détectives du monde. Il ne lui faudra pas longtemps pour assembler les pièces du puzzle et comprendre la véritable nature de ce qui menace Gotham.

Quand l’art bouscule le mythe
Le dessin, quant à lui, rappelle fortement celui de Arkham Asylum, l’un des titres de Batman que je n’ai jamais osé lire justement à cause de son style graphique. Mais après avoir terminé Batman: City of Madness, je suis clairement prêt à m’y plonger. D’ailleurs, j’en possède déjà le trade paperback.

Un combat entre Batman et Talons

On est ici très loin des dessins classiques à la Jim Lee, dont le style a inspiré bon nombre d’artistes contemporains. Et heureusement – je le dis avec tout le respect dû aux fans – loin également du style de Frank Miller, que je n’ai jamais vraiment apprécié sur le plan graphique.
Le trait de Christian Ward se rapproche davantage d’un croquis abouti, enrichi de couleurs néon qui débordent souvent des lignes épaisses. Ce contraste donne un résultat final audacieux et immersif.

Le fameux Two-Face

Cela dit, certaines planches adoptent un style plus sobre et structuré, presque terre à terre, qui rappelle l’approche graphique que l’on retrouve dans Absolute Batman. Ce mélange des genres visuels fonctionne très bien et accompagne à merveille l’ambiance étrange et inquiétante du récit.

Christian Ward, un auteur à suivre
J’étais très sceptique avant de commencer Batman: City of Madness, mais aussi curieux de découvrir la direction que Christian Ward prendrait avec cette histoire aussi sombre. Après tout, c’est lui l’auteur d’Aquaman: Andromeda.
Cette mini-série a réussi à me captiver et à me tenir en haleine jusqu’à la toute fin, nous laissant même sur un léger cliffhanger.

Le style graphique n’est pas fait pour tout le monde, mais si vous appréciez les récits qui sortent de l’ordinaire, vous risquez fort d’être conquis.

Merci a La Boite de Diffusion pour la copie de la BD!

Pour se procurer la BD, cliquez ici.

Auteur

Avatar de Trash Talker

Article écrit par

Laisser un commentaire