CRITIQUE D’ANIME – ANNE SHIRLEY

Une adaptation fidèle
L’anime Anne Shirley, diffusé depuis avril 2025, est une nouvelle adaptation du roman Anne et la Maison aux pignons verts (Anne of Green Gables) de Lucy Maud Montgomery.
Produit par The Answer Studio (Your Name et Suzume) et diffusé sur NHK, cet anime se distingue par sa fidélité à l’œuvre originale, tout en y apportant une touche moderne qui rend le tout incroyable, autant visuellement qu’émotionnellement! Nous avions déjà eu droit à une belle adaptation d’Isao Takahata en 1979, mais elle se concentrait principalement sur le premier tome de la série. Contrairement à celle-ci, le nouvel anime explore les trois premiers tomes, nous offrant ainsi une plus grande et plus complète expérience du parcours d’Anne. La série, dirigée par Hiroshi Kawamata, avec des designs de personnages réalisés par Kenichi Tsuchiya, en est présentement à 5 épisodes de disponibles, sur un total de 24 épisodes (répartis sur 2 saisons de 12 épisodes). Que du beau contenu attendu selon moi!

Un parcours aussi fascinant que touchant
Ainsi, on suit l’histoire de cette jeune orpheline très vive et à l’imagination débordante qui se retrouve à être adoptée par erreur par un frère et une sœur vivant seuls dans leur maison sur l’Île-du-Prince-Édouard. Ce qui a débuté par un malentendu se transforme peu à peu en une aventure pleine d’émotions, de beauté et d’épanouissement personnel. À travers ses maladresses, ses rêves farfelus et ses élans de passion, Anne transforme la vie de ceux qui l’entourent — y compris ceux des spectateurs — avec son cœur exceptionnel. Ce nouveau souffle d’animation donne une seconde vie à un classique, tout en y incluant une fraîcheur de modernité sans, bien sûr, trahir l’âme des romans. Préparez-vous donc à rire, à vous attendrir, et parfois même, on se surprend à rêver comme elle!

Une direction artistique soignée
L’animation d’Anne Shirley est tout simplement incroyable! La qualité du rendu rend les paysages de l’Île-du-Prince-Édouard encore plus époustouflants! Et cela fait bien changement des habituels cerisiers et paysages japonais, parfois chinois, que nous avons l’habitude de voir dans les animes. De plus, l’animation d’Anne Shirley est douce, lumineuse et pleine de détails qui capturent parfaitement la beauté de la campagne. Les décors, souvent baignés de lumière naturelle, créent une atmosphère très apaisante, je dirais presque magique. Les expressions des personnages sont également très bien rendues, ce qui rend les émotions d’Anne — joie, colère, tristesse ou émerveillement — faciles à ressentir. On s’attache à cette jeune orpheline dès les premières scènes, et on continue de la chérir tout au long de ses aventures! Ah et les moments où Anne laisse libre cours à son imagination sont illustrés de manière admirablement poétique, parfois un peu stylisée, mais cela ajoute une belle touche de fantaisie à ce bel univers. Sans être «tape-à-l’œil» et sans inclure de «fan service», l’animation sert au contraire parfaitement l’histoire, en mettant en avant la tendresse et la simplicité du quotidien d’Anne, et de tous ses spectateurs!

Une belle modernisation
Ce qui distingue cette nouvelle adaptation, c’est l’introduction de plusieurs touches de modernité qui rendent l’histoire plus accessible sans pour autant trahir l’idée originale, le cœur d’Anne. Déjà, le rythme du récit est beaucoup plus soutenu, évitant les longueurs, mais tout en conservant l’émotion bien entendu. On se retrouve avec des épisodes de 20 minutes, plutôt qu’une heure, et cela accélère considérablement le rythme de l’histoire, mais en conservant toujours les éléments importants qui font de notre jeune orpheline qui elle est! Les dialogues semblent également avoir été légèrement modernisés (l’original date tout de même de 1979!), ce qui permet aux spectateurs de mieux s’identifier aux personnages. On le remarque surtout chez Anne, même si elle demeure toujours aussi vive et spontanée dans ses répliques et réflexions!

L’anime accorde aussi une place importante à l’intériorité des personnages, en exprimant leurs émotions par des gestes subtils, des regards ou des silences, plutôt que d’exprimer le tout, ce qui est une approche très contemporaine (comparez avec l’original, vous verrez qu’ils sont plus narratifs). L’imagination débordante d’Anne, élément au cœur même de son identité — et de la série — est mise en scène de manière prodigieuse, grâce à des séquences visuelles qui donnent réellement vie à son univers pensé. Enfin, et je pourrais même un peu dire heureusement, on remarque une sensibilité plus actuelle dans la manière dont les personnages féminins sont représentés : Anne n’est pas qu’une rêveuse vue comme une tête en l’air qui doit apprendre à tenir un foyer! Elle est aussi généreuse, toujours volontaire, très affirmée, et résolument indépendante! Un message qui résonne avec les valeurs d’aujourd’hui, sans pour autant déroger des écrits de Lucy Maud Montgomery.

Des dialogues et des thèmes intemporels
Les dialogues dans Anne Shirley restent profondément fidèles à l’esprit du roman original, mais en étant subtilement modernisés pour toucher le public d’aujourd’hui et refléter les valeurs de notre société moderne, qui diffèrent quelque peu de celles présentées dans l’histoire originale (écrite en 1979 il faut se le rappeler). L’esprit vif, la langue pas dans sa poche et l’imagination débordante d’Anne sont parfaitement dépeintes à travers ses élans passionnés de poésie, ses longues tirades solitaires (parfois publiques) et ses réflexions parfois naïves, mais toujours sincères! On ressent bien que chaque échange est porteur d’émotion, que ce soit en étant témoin des tensions entre Anne et Marilla, de la rivalité tacite avec Gilbert, ou encore des moments de complicité avec Diana! Les silences, si bien écrits et intégrés, parlent autant que les mots, rendant les interactions crédibles et nuancées.

Bien plus que de simples conversations, les dialogues servent de miroir aux thèmes centraux de l’histoire : l’amitié, la solitude, l’acceptation de soi et le besoin d’appartenance. On y suit Anne dans son parcours identitaire, entre rejet et intégration, toujours en quête de reconnaissance et d’amour. Ce cheminement, loin d’être facile, et pouvant même être douloureux, résonne toutefois avec beaucoup de force dans notre époque où les notions de différence, de résilience, d’identité et de recherche de soi sont plus que jamais d’actualité! Grâce à cette finesse d’écriture, l’anime parvient à toucher autant les lecteurs nostalgiques que les jeunes spectateurs en quête de sens. Il ne faut surtout pas passer à côté de ce chef-d’œuvre!

Distribution principale

Anne Shirley: Honoka Inoue (Alma – In Another World with My Smartphone)
Marilla Cuthbert: Aya Nakamura
Matthew Cuthbert: Yasunori Matsumoto (Jean Havoc – Fullmetal Alchemist)
Gilbert Blythe: Naoya Miyase (Suzaki – Beyblade X)
Diana Barry: Yume Miyamoto (Rikka Takarada – SSSS.Gridman)

Encore sept épisodes à la saison 1!
Crunchyroll nous a offert cinq épisodes jusqu’à présent, ce qui signifie qu’il reste encore sept épisodes à découvrir pour la première saison de cette belle adaptation d’Anne Shirley! Je vous invite donc à commencer ou à poursuivre l’écoute de ce petit bijou! Chaque semaine, l’anime continue de nous surprendre par la sensibilité dans sa mise en scène, la richesse de ses personnages et, bien évidemment, la fidélité respectueuse qu’il entretient avec le roman original. Sans pour autant tomber dans la nostalgie intense ou facile, cette adaptation de 2025 réussit merveilleusement à toucher aussi bien les amoureux du bon vieux classique que les nouveaux spectateurs! C’est une œuvre incroyablement touchante, sincère, douce et lumineuse, comme Anne elle-même. Donc, si vous aimez les histoires qui réconfortent, qui font réfléchir et parfois même qui font rêver un peu, ne manquez pas la suite des aventures de notre belle Anne la semaine prochaine!