
Difficile d’expliquer pourquoi Underquest, dernier-né du studio indépendant Otherside Bay Studio, devient si rapidement une obsession. Ce petit jeu sans prétention n’a ni les paillettes des gros AAA, ni les mécaniques alambiquées qui font souvent la renommée des jeux indies ambitieux. Et pourtant… on y revient. Encore. Et encore. Et encore. Impossible d’y jouer une seule fois sans vouloir immédiatement tenter une autre partie, même après un échec. La simplicité apparente du titre cache une magie difficile à cerner, mais ô combien efficace.

Une formule minimaliste, presque désarmante
Dès les premières minutes, Underquest pose ses cartes sur la table : visuel rétro ultra-dépouillé, animations simples, interface quasi inexistante. Le joueur incarne un petit personnage semblant anonyme, perdu dans un vaste réseau de cavernes souterraines, affrontant des pièges retors et résolvant des énigmes dans des niveaux courts, mais dynamiques. L’ensemble respire la modestie, sans jamais donner l’impression d’être bâclé. Et c’est justement là que se cache le piège. Car sous ses airs rudimentaires, Underquest déploie une maîtrise du rythme et de la logistique que bien des titres plus sophistiqués échouent à atteindre.

Une boucle de jeu efficace
Le secret de l’addiction qu’inspire Underquest repose dans sa boucle de gameplay. Chaque niveau peut être complété en quelques minutes, les checkpoints sont généreux, et l’échec n’est jamais punitif. Le jeu nous pousse à recommencer, toujours, avec la promesse que « cette fois, c’est la bonne ». Cette promesse, simple mais puissante, tient bon du début à la fin. L’exécution millimétrée du gameplay, associée à une difficulté progressive très bien dosée, crée une tension douce, mais continue. On ne rage pas, on persévère. Chaque petite victoire offre ce shot de dopamine si reconnaissable aux bons jeux d’arcade, donnant envie de pousser toujours un peu plus loin.

Une fausse simplicité
Ce qui frappe le plus, c’est l’absence totale d’artifices. Pas de dialogues lors des combats, pas d’histoire déplaisante à suivre (sauf si on le désire), et pas de cinématique interminable. Underquest va à l’essentiel avec une radicalité presque rafraîchissante. C’est cette épuration qui le rend aussi redoutable. L’expérience devient presque méditative : on joue, on meurt, on apprend, on recommence. La courbe d’apprentissage est fluide, naturelle, et on ne voit pas le temps passer, absorbé dans ce cycle sans fin.

Un piège volontairement discret
Underquest n’est ni un chef-d’œuvre technique, ni une révolution. Mais il est l’un de ces rares jeux qui capturent l’essence même du gameplay : simple, direct, précis… et diaboliquement accrocheur. Il n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour séduire. C’est un titre qui ne crie jamais son génie, mais qui l’impose doucement, à force d’heures envolées sans qu’on s’en rende compte. Et dans un monde vidéoludique souvent saturé d’esbroufe et de surenchère, cela fait un bien fou.
Merci à Otherside Bay Studio pour la copie du jeu.

Pour se procurer le jeu, c’est ici.


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