Un phénomène inattendu
Sorti en accès anticipé le 24 mars 2025Schedule I est le fruit du travail de TVGS, un petit studio australien composé d’un seul développeur, Tyler. À peine lancé, le jeu a provoqué un véritable raz-de-marée sur Steam, dépassant les 400 000 joueurs simultanés. Si certains pourraient hausser les sourcils devant la thématique du trafic de drogue, Schedule I prouve qu’il ne s’agit pas d’un simple jeu provocateur : c’est une simulation riche, créative et, surtout, incroyablement fun.

Un gameplay entre Breaking Bad, Stardew Valley et GTA
Au cœur de Schedule I, on trouve une boucle de gameplay basée sur la production, la transformation, la distribution, l’expansion et le blanchimment d’argent. Mais ce qui rend l’expérience si unique, c’est la liberté qu’on accorde au joueur dans la création artisanale de produits.
Vous commencez avec peu : un coin de maison délabrée, quelques outils, et un contact louche qui vous envoie vos premières graines mais très vite vous développerez votre empire avec plusieurs bâtiments remplient d’équipements. Et rapidemnt vous plongerez dans l’une des mécaniques les plus savoureuses du jeu : la création de variétés personnalisées de cannabis.

Des variétés sur mesure : un système de crafting organique et ludique
Loin de se contenter d’un simple système de plantation automatique, Schedule I vous pousse à expérimenter. Vous pouvez :

  • Mixer différentes génétiques et des produits pour obtenir des effets spécifiques (énergisant, relaxant, hallucinogène, etc.).
  • Gérer l’humidité, l’exposition lumineuse, la température, et d’autres paramètres très précis de culture.
  • Nommer vos variétés personnalisées — on peut très bien se retrouver à vendre de la « ChatGPT Kush » ou de la « Hyland Diesel ».
  • Tester soi-même ses produits (ce qui a des conséquences humoristiques ou imprévisibles sur l’avatar !).

Ce système rappelle le crafting d’élixirs dans Potion Craft ou Wytchwood, mais appliqué à un univers urbain contemporain. Vous devez trouver le bon équilibre entre qualité, effet, rendement et demande du marché.

Une économie instable, mais passionnante
L’un des autres grands piliers du gameplay est l’économie du jeu. À la manière de SimCity ou This Is the Police, vous devez jongler entre :

  • L’approvisionnement (acheter ou produire vos ingrédients de base),
  • La distribution (à pied, en voiture, via des intermédiaires ou des « mules »),
  • La gestion des employés (chaque recrue a ses propres stats et caprices),
  • Le blanchiment d’argent, pour investir légalement dans des commerces comme la laverie.

La ville de Hyland Point fonctionne avec une IA dynamique : l’augmentation de votre influence peut entraîner une hausse des interventions policières, la concurrence peut faire baisser les prix, et certaines zones deviennent « chaudes » ou « froides » selon l’heure de la journée.
On retrouve ici des éléments de GTA Online ou Drug Dealer Simulator, mais avec une exécution beaucoup plus fine, axée sur la stratégie à long terme.

Hyland Point : une ville vivante et imprévisible
Le monde semi-ouvert de Schedule I n’est pas gigantesque, mais il est densevivant et hautement interactif. On y croise :

  • Des PNJ imprévisibles, parfois clients fidèles, parfois agressifs.
  • Des événements aléatoires : descentes de police, vols, règlements de comptes.
  • Des opportunités spontanées (un concours local de la meilleure herbe, un influenceur à séduire avec une variété rare, etc.).

La météo et le cycle jour/nuit influencent également la demande, la circulation et la visibilité. Il faut savoir adapter ses opérations en temps réel : ouvrir un dispensaire illégal en pleine journée n’est pas forcément une bonne idée.

Une ambiance sonore soignée et immersive
La bande-son de Schedule I est l’un de ses petits trésors cachés. Elle oscille entre beats lo-fi, jazz psychédélique et sons urbains déformés. Cela crée une atmosphère à la fois chill et menaçante, renforcée par des bruitages très bien conçus (sirènes, cris de clients, bruit d’emballage, etc.).
On sent clairement que le développeur s’est inspiré de l’ambiance de séries comme Breaking BadWeeds ou encore des jeux comme Hotline Miami dans sa façon de mixer le grotesque et le réalisme.

Coopération, trahisons, et empire à plusieurs
Le mode coopératif (jusqu’à 4 joueurs) permet de monter un empire avec des amis… ou de se sabrer mutuellement. Le jeu encourage l’organisation : l’un gère la production, l’autre la logistique, le troisième le contact client, etc.
Mais attention, rien n’empêche l’un de vos coéquipiers de :

  • Garder l’argent pour lui ;
  • Signaler vos opérations aux autorités ;
  • Monter un réseau parallèle en secret…

C’est l’un des aspects les plus hilarants et imprévisibles du jeu. On se retrouve souvent dans des situations dignes des pires séries policières.

Feuille de route ambitieuse et communication exemplaire
Sur Steam et sur Discord, Tyler (le développeur) partage régulièrement des journaux de développement. La roadmap pour l’accès anticipé prévoit :

  • Nouveaux types de drogues
  • Customisations des emballages, des endroits de travail et etc.
  • Pêche et météo
  • Attaque de cartels ennemis et plus d’intéraction policière.

Ce lien fort avec la communauté, et cette clarté sur le futur du jeu, sont des éléments qui inspirent la confiance. Le développeur écoute les retours, corrige rapidement les bugs, et peaufine son jeu de manière très active.

Quelques petits défauts…
Schedule I n’est pas exempt de critiques : certaines mécaniques, notamment en endgame (lorsqu’on a un empire bien établi), peuvent sembler répétitives. Le manque d’objectifs narratifs ou de fil conducteur peut dérouter les joueurs qui préfèrent les expériences plus dirigées.
L’IA des PNJ est encore perfectible, tout comme certaines interactions un peu rigides dans les menus. Mais l’ensemble est étonnamment solide pour un jeu développé par une seule personne.

Conclusion – Une perle rare du jeu indépendant
Schedule I est bien plus qu’un « jeu de drogue ». C’est une véritable simulation de micro-gestion avec une identité forte, une profondeur inattendue, et une vision cohérente.
Avec ses mécaniques de crafting poussées, son ambiance unique, sa liberté d’approche, et son humour satirique bien dosé, il s’impose comme une référence du genre. Que vous soyez un fan de Stardew ValleyGTA, ou simplement curieux d’expériences ludiques originales, Schedule I mérite toute votre attention. Un jeu drôle, complet, surprenant, et en constante évolution. Une pépite du jeu indépendant à surveiller de très près.

Merci à TVGS pour la copie du jeu.

Pour se procurer le jeu, c’est ici.

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