
Depuis leur succès mondial avec Avengers: Endgame, la carrière d’Anthony et Joe Russo a pris une tournure… décevante, pour ainsi dire. Plusieurs attendent leur retour triomphant sur scène, avant la venue des prochains Avengers. Avec The Electric State, ont-ils retrouvé leur gloire d’antan ?

Une dystopie mécanique
The Electric State se passe dans un univers alternatif des années 90s, où les machines déclarèrent la guerre à l’humanité afin d’acquérir de nouveaux droits. Les hommes les ont vaincus grâce à d’autres robots qu’ils manipulent à l’aide de casques semblables aux consoles de réalité virtuelle. Dans cet univers, Michelle (Millie Bobby Brown) part à la recherche de son frère avec un contrebandier joué par Chris Pratt, ainsi qu’un robot jaune particulier…

Un univers immersif
On nous introduit rapidement l’univers alternatif, à l’aide de points de repère qui nous mettent à jour avant de rentrer dans l’intrigue. Le monde présenté est vaste et nous incite à en explorer davantage.
Le film n’a rien à envier niveau technique. Malgré l’utilisation classique du duochromie orange/sarcelle, l’usage de couleurs comme le jaune donne une identité propre au visuel, qui s’agence bien avec les designs originaux et excentriques des différents robots.
Sinon, je voudrais mentionner un moment fraternel au milieu du film. L’une des scènes les plus marquantes et touchantes.
Aussi, quelques caméos et références vous lâcheront un sourire à l’occasion.

Un ton mitigé…
L’humour… passe. Vous n’éclaterez pas de rire, mais vous ne vous recroquevillerez pas d’embarras. Il est surtout adapté à ce que vous pouvez voir dans le MCU. Après cela, ce n’est qu’une question de goût.
Autre point avant d’adresser les faiblesses, l’objectif du film est de vous divertir un bon moment, rien de plus. C’est du McDonald’s, pas du 5 étoiles. Et sur ce point-là, il accomplit sa mission. Si c’est tout ce que vous cherchez, tant mieux. Sinon…

Du vu et revu sans innovation
Si vous avez déjà regardé un seul film de science-fiction dans votre vie, vous avez déjà vu The Electric State. En mieux. L’histoire reprend tous les tropes des films de genres, sans rien apporter de neuf, profond, concret. Même les acteurs, qui accomplissent bien leurs tâches, ne font que reprendre les rôles typiques pour lesquels ils sont connus (croyez-moi, j’aime Giancarlo Esposito comme tout le monde mais il n’a pas besoin de jouer Gus Fring à chaque occasion…).
Le film traite de robots s’émancipant de l’esclavage, des hommes dépendants à la technologie, d’un Temu-Steve Jobs milliardaire corrompu… Et tous les commentaires sociaux qui vous passent à l’esprit en lisant ces dernières lignes, le film les aborde… sans substance. Et parfois avec beaucoup de maladresse. Non seulement « les machines sont égales aux hommes » et « nous devons nous délaisser de la technologie » sont des messages paradoxaux, mais une analyse profonde de l’exploration de ces thématiques dans le film laisserait un goût amer. Comme les machines enfermées dans un robot-état de concentration, ou leur sauvetage par une fille humaine intégrée aux Navi — euh, aux robots… En fait, le film semble plus inspiré par des histoires allégoriques que par des groupes marginalisés dans la vraie vie.
D’autre part, malgré les visuels stimulants du film, celui-ci manquait d’âme. Aucun personnage n’était attachant ou proprement développé, l’intrigue donnait peu envie, les révélations décevaient, même les combats devenaient du brut de couleurs à la fin.
Le film semble conçu non pas par des scénaristes ou réalisateurs, mais par des producteurs cochant tous les quotas d’un blockbuster parfait. Sci-fi épique, acteurs populaires qui se jouent eux-mêmes, mascottes pour vendre des produits dérivés, musique pop, humour à la Marvel, thématiques typiques sci-fi… Cela m’avait alors surpris que le film soit une adaptation d’un roman graphique bien apprécié. Mais quand j’ai su que l’histoire dérivait beaucoup de l’œuvre originale et son ambiance sombre et mélancolique, tout devenait clair.
Le film présentait un univers unique qui mériterait d’être exploré et étudié. Tout cela est gâché par la machine typique hollywoodienne, qui a préféré la conformité et la monotonie, à la créativité, l’audace, et le risque.

Conclusion
The Electric State est un blockbuster typique, qui tuera efficacement deux heures de votre temps lorsque vous le visionnerez à la maison entre deux tâches ménagères. Le film se regarde bien, mais sera oublié dans une semaine. Et vous ne manquerez rien en passant à côté. Quant au retour triomphant des Russo, vous devrez attendre davantage.

Pour écouter le film, c’est ici.


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