Après un long hiatus, nous revoici avec le 4e tome de la série par Mark Waid et Dan Mora intitulé Que son règne vienne. Dans son format TPB édité en français par Urban Comics, le volume contient les numéros 18 à 24 de la série, ainsi que 3 numéros Batman/Superman Annual 2024.

Aux origines du plus grand des tandems
Les numéros 18 et 19 sont un retour en arrière pour les deux héros. Nous revisitons leur première rencontre et leur première mission ensemble. À Gotham, une série de disparitions suscite l’inquiétude alors que des gens semblent littéralement disparaître sans laisser la moindre trace. Comme si ce n’était pas assez, le Sphynx organise des braquages en laissant derrière lui des messages indéchiffrables. Ou presque. Clark Kent, journaliste au Daily Planet, est le seul à pouvoir lire les messages laissés derrière par Nigma. Des messages écrits en kryptonien…

Il est toujours intéressant de lire sur les premières rencontres entre héros, surtout lorsqu’il s’agit des deux plus grands héros au monde. La sagacité de Superman et le génie de Batman sont mis de l’avant alors que chacun apprend à compter sur l’autre pour venir à bout de ce mystère qui se révèle plus dangereux que prévu. Toutefois, j’ai trouvé que tout allait trop rapidement. Les deux héros passent d’inconnus à partenaires en claquant des doigts et l’histoire se conclue à la vitesse de l’éclair. J’aurais aimé qu’on se libère de la contrainte de 2 numéros et qu’on prenne un peu plus de temps sur cette histoire, qui a pourtant des bases solides. Ceci dit, on est loin de l’une de mes origines préférées, celle de Superman The Animated Series, où on voit les 2 héros joindre leur force pour contrer le duo Lex Luthor/Joker. D’ailleurs les 3 épisodes formant l’arc World’s Finest est disponible sous forme de film animé, que je vous encourage à visionner si vous ne l’avez pas vu. Finalement, je conclue avec le dessin de Travis Moore qui est l’artiste en remplacement de Dan Mora sur cet arc. Le dessin n’est pas mauvais en soi, mais contraste beaucoup avec celui de Mora et je ne suis pas certain que ça aie fonctionné aussi bien pour moi.

Que son règne vienne
Nous en sommes à la pièce de résistance, l’arc qui donne son nom au volume, Que son règne vienne. Écrite en 5 numéros, l’histoire s’ouvre sur Flash qui explique à Batman et Superman qu’il a entrevue David, l’acolyte de l’homme d’acier, lors de son exploration du multivers. David, qui peut voyager dans le multivers grâce au vaisseau dans lequel il a été envoyé par ses parents, s’est retrouvé sur la Terre-22. Avec son tapis roulant cosmique, Flash envoie nos 2 héros sur cette Terre-22 pour retrouver le jeune homme. Cette Terre, c’est celle de Kingdom Come.

Pour ceux qui l’ignorent, Kingdom Come fait partie des plus grands comics édités par DC, et l’un de mes favoris, si ce n’est MON favori. Dans cette terre alternative, Superman s’est retiré de l’espace public après qu’un héro de la nouvelle génération soit pris en adoration par la population pour avoir fait ce que personne n’avait eu le courage de faire par le passé: tuer le Joker. Adulé, ce nouveau héro nommé Magog, mènera une nouvelle vague de superhéros, plus violents et sans pitié que leurs prédécesseurs. Jusqu’au jour où le présage de l’Apocalypse fera sortir Superman de sa retraite. Créé par Mark Waid et Alex Ross, d’après une idée originale de ce dernier, le comic connut un grand succès. Bien que revisité à quelques reprises, aucune autre histoire dans cet univers n’a eu le même impact.

Ici, Batman et Superman se retrouve sur la Terre-22, avant les évènements de Kingdom Come. Sans vouloir trop divulguer du récit, je dirai simplement que David, qui fut pris sous son aile par les Batman et Superman de ce monde, n’est pas très content de revoir ses anciens mentors. Le puissant Gog, qui gouverne la Terre-22, voudra faire de David l’instrument de ses ambitions. Ce sera le premier d’une longue série d’évènements qui mènera au monde que l’on connaît dans Kingdom Come.

Encore une fois, je suis partagé sur cette histoire. D’une part, j’ai aimé retourné dans cet univers, mais j’avoue également avoir été laissé sur ma faim. Je ne suis pas certain que cette histoire rajoute quoique ce soit d’intéressant au récit de Kingdom Come; au contraire, j’ai l’impression que le retcon que ça implique vient nuire au récit dans son ensemble. Parfois, certaines histoires sont parfaites tel qu’elles sont et ne nécessite pas d’ajouts a posteriori.

Conclusion
Je suis plutôt déçu de ce 4e tome de World’s Finest. Avec deux histoires qui auraient dues être des coups de circuits, on a plutôt eu droit à deux pétards mouillés. Pas que ce soit mauvais (ce ne l’est pas), mais ce n’était pas au niveau que ça aurait pu être, et certainement pas au niveau des 3 premiers tomes. Les Batman/Superman Annual à la fin sont des lectures amusantes, mais soyons honnêtes, l’intérêt du livre ne réside pas là.

Merci à La Boîte de Diffusion pour la copie du livre.

Pour se procurer le livre, c’est ici.